Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 2, 1858.djvu/117

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 117 —

Cependant des raisons nombreuses et puissantes pourraient confirmer l’opinion que l’inscription était applicable à l’église de St-Benoît.

Il s’agit d’abord de reconstruction après une destruction violente. Gaches rapporte qu’en 1569, après la démolition d’un beau temple appelé le Petit Paradis, à Lyon, le prince de Condé envoya « commandement à toutes les villes de son parti, de démolir tous les temples des catholiques ; ce qui fut exécuté à Castres. On y travailla, bien qu’on les eût conservés aux premiers et aux seconds troubles. On commença à Villegoudou par le couvent des Religieuses, on continua par St-Jacques : à Castres, par le couvent de la Trinité, des Cordeliers, et les églises de la Platé et St-Benoit. »

Gaches est très-exact dans le récit des faits. Il établit une différence entre les couvents et les églises ; il constate que l’église de St-Benoît fut démolie, et ne parle, ni dans ce passage, ni ailleurs, de la destruction de l’ancien monastère. On sait d’ailleurs que, depuis 1535, époque de la sécularisation, par le pape Paul III, les chanoines ne vécurent plus en commun. Dès lors les bâtiments de l’abbaye ne furent plus affectés qu’à renfermer les produits des terres relevant directement du chapitre, ou les dîmes qu’on lui payait.

Le premier vers de l’inscription ne peut donc pas s’appliquer à l’abbaye, et par conséquent au palais qui s’éleva sur son emplacement. Jusqu’à M. de Tubœuf, les évêques résidèrent dans une immense habitation dont les dernières traces vont disparaître dans la rue du Consulat ; et quoique Claude d’Oraison eût été surpris dans son palais épiscopal, par Guilhot de Ferrières, chef des protestants, aucun document contemporain n’indique une atteinte quelconque portée à son habitation.

Les raisons ne manquèrent pas plus tard à M. de Tubœuf, pour transporter sa résidence, de la rue actuelle du Con-