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de la parole, par M. Colombat. Il a eu, dans l’exercice de sa profession, à combattre des organes rebelles ; il a cherché avec soin, avec dévouement, ce qui pouvait être applicable dans chaque cas particulier ; et, de ces diverses expériences, dont la plupart ont été couronnées d’un succès complet, il a formé le système que la Société voit résumé dans le tableau qui lui est offert.

Les lettres sont prononcées par différents mouvements des lèvres et de la langue. Lorsque ces mouvements ne sont pas libres ni complets, l’articulation est fausse ou inachevée. Pour corriger cette incorrection, il y a donc un double travail à faire. Le premier consiste à indiquer aux yeux la position des lèvres et de la langue ; de manière à produire une imitation physique, d’abord complètement indépendante de toute émission de son.

Lorsque ce premier résultat est obtenu par un exercice souvent répété, qui doit assouplir les organes, on fait pousser le son, et si l’articulation n’est pas encore parfaite, on est sûr du moins qu’elle est plus nette, plus exacte et plus intelligible. Ce procédé est simple, mais il doit être efficace ; il obtient par les yeux ce que l’oreille refuse ; et on sait que le mutisme incomplet est souvent le résultat d’une perception imparfaite du son.

Des figures indiquent la position de la bouche dans l’articulation des diverses consonnes ; des explications très-détaillées permettent de comprendre qu’elle est la nature particulière de gymnastique qu’il faut faire pour chacune d’elles. Tel qu’il est, ce travail de M. Fabre peut être très-utilement employé par tous ceux qui enseignent les enfants. À ce titre, il devrait être signalé. Il serait à désirer qu’il fût connu, car il est facile à chacun de s’en servir, et de corriger ainsi, sans de grandes études et de trop longues tentatives, des imperfections toujours fâcheuses. La publication de l’ouvrage dont le tableau est un extrait pourrait avoir de plus grands avantages.