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aux études archéologiques, doivent donner un grand intérêt à ces réunions et assurer leur succès. La Société, sans donner de délégation spéciale, serait heureuse de voir quelques-uns de ses membres unir leurs efforts à ceux de tant d’hommes à qui la science doit d’utiles progrès, et notre histoire nationale de nombreuses découvertes, sur les origines d’un passé pendant trop longtemps obscur ou incompris.


M. V. Canet lit une note sur un procès entre le chapitre et l’évêché de Castres. Ce procès peu important par les intérêts engagés, a son origine au XIVe siècle, et n’est terminé que par la révolution française. Il prend toutes les formes, épuise toutes les juridictions et revient sous un aspect nouveau, toutes les fois qu’il semble terminé par une transaction, ou par un arrêt souverain. Évidemment le caprice, cause trop ordinaire de beaucoup de procès, n’entre pour rien dans celui-ci : l’intérêt seul, n’explique pas cette longue persistance, et surtout ces transformations inattendues, par lesquelles les deux parties échappent tour à tour aux obligations qui leur sont imposées. Il semble qu’il y ait dans ce débat, plutôt le désir de provoquer une décision qui fasse loi dans la matière, que l’espérance de se soustraire à une charge ou de conquérir un avantage. Le ton des mémoires faits des deux côtés, semble d’ailleurs donner raison à cette explication, en élevant le débat à la hauteur d’un principe, et en l’arrachant à tout ce qui pourrait porter l’empreinte d’une rivalité haineuse.

En 1317, le pape Jean XXII érigea en évêché l’abbaye des Bénédictins de Castres, et la communauté des religieux, en chapitre cathédral. La bulle d’érection contient toutes les précautions usitées en pareille matière, afin d’éviter à l’avenir des contestations. Le nouvel évêché est doté de 5,000 livres de rente, dont 4,500 doivent être payées par l’évêque d’Albi, jusqu’à ce qu’il ait cédé les dîmes de certaines paroisses qui, à l’avenir, ne relèveront plus de lui : 500 livres doivent être payées par le chapitre.