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La Revue n’est pas seulement chrétienne, elle est catholique. Un des articles les plus considérables de son premier numéro est consacré à l’exposition et au développement de ses principes religieux, comme inspiration et guide de ses principes en fait d’art. Dans une rapide analyse, elle parcourt les diverses époques, depuis l’établissement du christianisme ; et, après avoir montré que les siècles de foi sont les plus féconds en chefs-d’œuvre de tout genre, elle établit que le catholicisme, par sa constitution, par ses dogmes, par ses pratiques, par son culte, est aussi favorable aux grandes inspirations artistiques, que des croyances spéculatives et purement rationnelles leur seraient contraires.

M. l’abbé Boyer croit pouvoir attirer sur cette Revue l’attention de la Société. Si elle tient ses promesses, si elle marche avec indépendance et résolution dans la voie qu’elle s’est tracée, elle rendra des services véritables ; elle sera digne de la sympathie et du concours de tous ceux qui aiment les arts dans leurs manifestations les plus riches et les plus fécondes.


M. A. Combes lit la seconde partie de ses études sur la langue Romano-Castraise.

Toute langue se polit par les versificateurs ; elle s’étend, s’enrichit et se généralise par les poètes. Goudelin parlait aux masses qui pouvaient le comprendre et le saisir dans les élans d’une imagination pleine de ressources. Il était aimé des classes supérieures. Cette double et si douce influence valut au poète toulousain une popularité durable. Il la soutint, d’un côté, par une forme irréprochable ; de l’autre, par des images et des expressions d’une originalité précieuse : il l’anima et l’entretint en se faisant l’interprète de sentiments toujours honnêtes et généreux, souvent délicats, exprimés d’une manière qui les met en relief, et leur donne ce charme intime que les années n’affaiblissent pas.

Autour de Goudelin se rangèrent des imitateurs en grand nombre. C’est le privilége du génie, et l’hommage peut-être le plus