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contact trop fréquent ; c’est la reproduction de cet esprit qui préparait de grandes catastrophes. On ne respecte rien, on se joue de tout ; l’incrédulité est de bon ton, l’immoralité devient de bon goût. On veut conserver au vieil esprit français sa grâce, sa finesse et sa vivacité. On l’emploie à peindre des tableaux d’une nudité révoltante, à orner des banalités philosophiques ou des impiétés. On met d’avance en pratique le conseil de Chénier qui, malgré sa condescendance pour les faiblesses du monde où il vivait, ne lui aurait certainement pas donné ce sens :

Sur des pensers nouveaux, faisons des vers antiques.

En répudiant les croyances et les règles de conduite qu’elles imposent, on ne voulait garder que la forme. Il fallut pourtant bientôt renoncer à ce dernier refuge du bon sens et du goût. Il allait venir un moment où tout serait emporté, dans le domaine de la littérature et des arts, comme tout s’abîmait et disparaissait au sein d’une révolution politique et sociale.


Séance du 20 Mars 1857.


Présidence de M. A. COMBES.


Il est donné lecture d’une lettre adressée par le président des Congrès annuels tenus par les représentants des Sociétés savantes. M. de Caumont invite la Société littéraire et scientifique de Castres, à se faire représenter dans la prochaine session qui doit s’ouvrir à Paris le 13 avril 1857.

On a généralement applaudi à la pensée qui réunit, au moins une fois tous les ans, des délégués de tous les corps, qui, dans