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Un membre donne lecture de la partie de ce travail concernant les œuvres qui ne rentrent dans aucune catégorie de spécialité littéraire.


Les anciens s’étaient exercés dans ces sortes d’écrits dont quelques-uns sont parvenus jusqu’à nous. Ménippe avait composé treize livres de satires mêlées de vers, la plupart parodiés. Cet ouvrage, perdu aujourd’hui, a donné l’idée de la fameuse satire Ménippée. Varron l’imita chez les Latins. Pétrone écrivit le festin de Trimalcion, et Sénèque la transformation de Claude en citrouille. Au ve siècle, Boèce a cherché, pendant une honorable captivité, l’oubli de ses maux dans la Consolation de la philosophie : enfin, les Césars de l’empereur Julien peuvent être rangés dans la même catégorie.

On cite quelques auteurs latins : qui auraient écrit des voyages en prose et en vers. Il ne nous en est rien resté.

Le premier ouvrage de cette espèce publié en France est de 1340. Il a pour auteur Jean Dupin, moine de Vaurelhes, et pour titre : Le Champ vertueux de bonne vie. Pélisson prétend que « la manière d’écrire en prose mêlée de vers, était une chose pratiquée par quelques anciens, inconnue à nos français, si nous en exceptons Théophile. » Avant Théophile qui est mort en 1626, M. Nayral cite, outre Jean Dupin, André de La Vigne qui, vers 1495, publia son Vergier d’honneur. Ce volume, in-folio gothique, est aujourd’hui très-rare et fort recherché. Olivier de la Marche, publia en 1510, le Parlement et le triomphe des dames d’honneur. Pierre Michaut (1522), est l’auteur du Doctrinal du temps présent et du Doctrinal de court, par lequel on peut être clerc sans aller à l’escole. Enfin, Jean Carthenay publia en 1595, un ouvrage allégorique intitulé : le Voyage du chevalier errant esgaré dans la forest des vanités mondaines, dont finalement il fut remis et redressé au droit chemin qui mène au salut éternel.