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soin d’indiquer, sous la forme de motions d’ordre, les additions ou retranchements dont elle aura reconnu les avantages ou la nécessité.

M. l’abbé Maffre, curé archiprêtre de Saint-Benoit, lit un mémoire qui a pour titre : Considérations générales sur l’importance de la philosophie, et sur la direction à donner aux études qu’elle embrasse.


La philosophie est de toutes les sciences naturelles et humaines la plus élevée et la plus importante ; cette science a pour objet de nous faire parvenir au vrai, par le bon usage de la raison et de toutes nos facultés intellectuelles.

Les études philosophiques ont été de nos jours beaucoup trop dédaignées. Deux causes surtout, paraissent le principe de ce mépris ; la première est la paresse et la légèreté qui éloignent les jeunes gens, et trop souvent des personnes que leur âge aurait dû rendre plus graves, de tout ce qui est sérieux et qui exige de l’application. Mais, comme dit le judicieux Rollin, « la difficulté qu’on rencontre dans l’étude de la philosophie, est ce qui devrait nous en faire comprendre l’utilité, rien n’étant plus nuisible à la solidité de l’esprit, comme à la santé du corps, que de les tenir dans des délices continuelles. » Nos pères étaient sur ce point bien sensés, lorsqu’ils exigeaient, comme complément des études, quelle que fût d’ailleurs la destination ultérieure des jeunes gens, trois années exclusivement consacrées aux diverses parties de la philosophie.

Une autre cause de l’aversion qui éloigne certains esprits de la philosophie, c’est l’abus qu’on a souvent fait de cette science, et surtout depuis le commencement du xviiie siècle. Il y a eu des hommes doués d’un talent incontestable, mais qui manquaient de cette probité nécessaire à tous, parce qu’elle est une garantie certaine, et surtout indispensable aux écrivains, parce qu’ils