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M. de Caumont, membre correspondant, écrit pour remercier la Société du titre qu’elle lui a conféré.


M. Combes donne lecture de la dernière partie de son étude agronomique et littéraire sur Jacques Vanière, auteur du Prœdium rusticum.

Il reproduit d’abord une notice succincte, mais exacte et complète, de la vie et des travaux de ce célèbre versificateur latin. Il recherche la nature de son éducation, la direction de ses premiers goûts, et sa position dans l’ordre des Jésuites. Il le fait voir, tendant à utiliser ses connaissances littéraires, s’attachant, dans ce but, à vulgariser les principes, les conseils, les observations et les expériences d’Olivier de Serres qu’il imite ou traduit sans le nommer. Il explique enfin le caractère des tableaux variés, qu’il a semés en grand nombre dans son ouvrage, et par lesquels tout se trouve ramené à l’idée collective de l’amour des champs.

M. Combes se demande ensuite qu’elle était la position des choses en France, et surtout dans les provinces méridionales, lorsque Vanière commença son ouvrage. Il prouve que rien ne correspondait moins à ses généreuses intentions, que l’esprit général des dernières années du siècle de Louis XIV, siècle anti-rural, suivant les expressions de François de Neuf-Château, et qui ne fut en aucun sens le siècle des campagnes. Malgré cette direction des esprits, et sans doute même à cause de cet éloignement, le versificateur Toulousain dut exalter les bienfaits de l’agriculture, son action salutaire sur les mœurs publiques, et tonner avec force contre les passions sensuelles entretenues avec tant de danger dans les grands centres urbains. En même temps, il ne manqua pas d’animer les détails techniques et les descriptions dont son livre abonde, par les principes religieux sous l’empire desquels les rapports des cultivateurs se sont transformés,