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ques, aux cérémonies du culte, à la conservation des cendres de ceux qui n’étaient plus, elle est parvenue jusqu’à nous, car la terre garde fidèlement les dépôts qu’on lui a confiés. Les études sont complètes sous ce rapport : elles ont pu être faites sur un grand nombre de points, et elles ont été vérifiées par des découvertes qui se sont produites dans des conditions tout à fait différentes.

Après la décadence de l’empire romain, l’art céramique est entraîné dans la dissolution générale. Ces œuvres si belles par leur caractère, si parfaites dans leur fabrication, entourées d’un soin si scrupuleux, sont remplacées par d’informes ustensiles suffisants pour les conquérants nouveaux, jusqu’au moment où, à peine sortis de la barbarie, ils veulent tout le luxe et toute la magnificence des vaincus.

L’art ne se relève pourtant pas : c’est qu’il faut à l’art des conditions nombreuses pour garantir son existence et assurer ses progrès. Le génie créateur ne suffit pas : il faut qu’il soit sûr de trouver écho et sympathie. C’est ce qui explique la faiblesse et la mort apparente, à certaines époques, des manifestations les plus grandes et les plus belles de l’intelligence et de l’imagination de l’homme. Mais il arrive un moment où la situation change ; et l’on est aussi heureux, aussi fier de la fécondité nouvelle, qu’on avait pu être triste et découragé, un moment, de la stérilité précédente.

M. R. Ducros examinera, dans un second travail, l’ère moderne, en étudiant les procédés de fabrication, et en constatant par quels progrès rapides ou successifs, on a pu arriver jusqu’aux œuvres remarquables produites de nos jours.