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METUAARO. — Je partage l’avis de Mataitai. Cependant, comme nous représentons ici les différents districts de l’île, je pense que, dans la discussion de cette loi, nous ne devons pas perdre de vue les intérêts de ceux que nous représentons. Je ne voterai donc que pour une faible augmentation.

TEMATUA. — C’est bien. Que la Reine soit honorée, respectée, qu’elle ait les moyens nécessaires pour représenter dignement le pays, je n’y ai pas la moindre objection. Cependant, tout en agissant dans l’intérêt de notre Reine, il ne faut pas oublier nos électeurs, dont nous avons à défendre aussi les intérêts. Nous ne devons donc pas les surcharger d’impôts. Je me borne à renouveler la proposition que j’ai déjà faite.

LE DÉLÉGUÉ DU GOUVERNEMENT. — Messieurs, voilà une discussion qui risque de durer fort longtemps sans qu’on en vienne à une solution. Les uns veulent une augmentation, beaucoup n’en veulent pas ; les uns la veulent grande, d’autres petite. Quelques-uns fixent des chiffres. Enfin des députés voudraient l’augmentation définitive et d’autres la proposent temporaire. C’est compliqué. Il faudrait cependant conclure, et, dès que vous le voudrez, je vous en donnerai les moyens.

LE PRÉSIDENT. — L’Assemblée est-elle assez éclairée ?

OTOMAI. — Non, continuons à discuter. Je vois que les membres de l’Assemblée ne sont pas d’accord sur ces différents points.

LE DÉLÉGUÉ DU GOUVERNEMENT. — c’est ce que je viens de faire remarquer ; mais je ne doute pas qu’ils ne le soient de moins en moins à mesure que la discussion se prolongera, surtout si elle amène de nouvelles propositions. Je vous engagerais donc à conclure au lieu de continuer a discuter.

TERIITAHI. — Oui, concluons. Que la question soit ainsi posée : Y a-t-il lieu d’adopter l’augmentation proposée par Maheanuu ou non ?

MATAITAI. — Ou bien celle-ci : Faut-il maintenir l’article 2 tel quel ou le modifier ?

LE DÉLÉGUÉ DU GOUVERNEMENT. — Le moyen que j’ai à vous, proposer pour arriver à une solution consiste à statuer au scrutin secret sur les quatre questions suivantes et dans l’ordre où elles sont posées :

1. Sera-t-il accordé une augmentation ?

2. L’augmentation sera-t-elle définitive ?

3. Pour combien d’années sera-t-elle accordée ?

4. Quelle sera la quotité définitive ou temporaire de l’impôt ?

La deuxième question ne serait alors mise aux voix qu’en cas de solution affirmative de la première et la troisième qu’en cas de solution négative de la seconde.

Quant à la quatrième question, elle découlerait nécessairement de la solution affirmative de la première, quelle que soit d’ailleurs la solution des deux autres.