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beaucoup d’entre vous se sont mis à les cultiver, et trouvent aujourd’hui dans l’agriculture, grâce à de nouvelles institutions, des ressources faciles qui leur manquaient autrefois. Je comprends que dans ces conditions vous songiez à élever votre représentation nationale et à vouloir donner à votre Reine un logement digne de la haute position qu’elle occupe. C’est une bonne pensée. Mais je dois vous rappeler que les charges qui pèsent sur les sujets du Protectorat sont déjà lourdes. Ne perdez pas de vue que vous représentez ici les intérêts de tous vos compatriotes, et qu’un impôt qui serait peu de chose pour la plupart d’entre vous pourrait être onéreux pour la masse des Tahitiens. Agissez donc avec réserve. Faites dans cette discussion abstraction de votre individualité, et songez à ceux dont vous êtes les mandataires et qui auront à payer l’impôt que vous aurez fixé.

LE PRÉSIDENT. — Il est déjà passé cinq heures. Nous allons remettre la discussion à demain.

La séance est levée.




Séance du jeudi 5 avril.




PRÉSIDENCE D’ARIIFAAITE.


À une heure, la séance est ouverte.

LE DÉLÉGUÉ DU GOUVERNEMENT. — Messieurs, votre séance d’hier a été close sur la discussion de l’article 2 du projet de loi sur la liste civile auquel il a été proposé une modification. Je vais vous faire donner une deuxième lecture de cet article, et je prierai M. le président de le soumettre de nouveau à la discussion de l’Assemblée.

M. Barff relit l’article 2 du projet de loi.

LE PRÉSIDENT. — L’article 2 est proposé à l’Assemblée.

PEREHAINA. — Je propose que nous nous en tenions à l’ancienne loi. La somme qu’elle fixe est bien suffisante.

TARIIHII, orateur du gouvernement. — Je trouve que la modification proposée par Maheanuu est très-juste. La Reine doit avoir les moyens nécessaires our avoir un certain luxe et recevoir convenablement les grands personnages qui lui rendent visite. Il en est ainsi dans tous les pays civilisés. Je verrais avec plaisir achever son palais ; c’est pourquoi je pense qu’il faudrait lui accorder une augmentation temporaire jusqu’à ce que son palais soit achevé.

TAUMIHAU. — Non. Je suis d’avis que la somme fixée par l’ancienne loi est suffisante. Il est question maintenant d’augmenter notre liberté et d’alléger les charges qui pesaient sur nous, en réduisant