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des vallées ne s’imaginent pas que ces terrains cesseront de leur appartenir parce qu’ils y auront reçu les animaux des autres. Il ne s’agit que d’une espèce de location.

MANO A MAI. — mais si certaines vallées sont désignées pour recevoir les bestiaux, à quoi bon indemniser les propriétaires du sol ? Ne sont-elles pas désignées pour un objet d’utilité publique ?

ARIIPEU. — Je m’oppose à ce qu’on mette des animaux dans mes vallées sans me payer une indemnité.

LE DÉLÉGUÉ DU GOUVERNEMENT. — Le député qui vient de parler a raison. Prendre des vallées pour y parquer du bétail, c’est déjà beaucoup ; mais si les propriétaires se prêtent volontiers à cette mesure, leur imposer de conserver du bétail sur leurs terrains sans aucune indemnité, ce serait tout-à-fait arbitraire.

HOOAU. — Il y a tant de propriétaires dans les vallées qu’il serait impossible de les payer tous. Ainsi je propose de ne rien leur donner du tout.

LE DÉLÉGUÉ DU GOUVERNEMENT. — Je suis d’avis que l’on doit poser en principe que les propriétaires des terrains qui serviront de parcs seront indemnisés. S’ils ne veulent rien accepter, c’est leur affaire. Mais, du reste, ce dont nous parlons ne fait pas l’objet de l’article en discussion, mais bien celui de l’article suivant.

LE PRÉSIDENT. — Qu’on passe aux voix.

L’article est adopté.

Lecture de l’article 3 :

« Art. 3. L’admission du bétail dans ces parcs donnera lieu à une indemnité au profit des propriétaires du sol. »

LE DÉLÉGUÉ DU GOUVERNEMENT. — Je prie M. le président d’ouvrir la discussion sur cet article.

MATAITAI. — Je vote pour l’article 3 tel qu’il est.

TAPUTAATA. — Mais s’il y a dix propriétaires de terres dans une vallée, et que je sois oblige de leur donner un cochon à chacun, cela ne me sera pas possible. Voilà pourquoi je pense qu’on ne doit rien payer du tout.

LE DÉLÉGUÉ DU GOUVERNEMENT. — Taputaata peut se rassurer. L’indemnité qui sera fixée par tête de bétail ne sera pas exagérée.

PEREHAINA. — Passons aux voix. On fixera une indemnité. Si les propriétaires ne veulent rien accepter, nous n’aurons rien à leur donner.

TAMAITIHAUTI. — Les propriétaires des terrains doivent être indemnisés, rien n’est plus juste.

APO. — Mais nous n’avons qu’à désigner des vallées faisant partie des terrains de chefferie ; alors nous n’aurons rien à payer.

ARIITAEA. — Du tout. Ce sont les chefs qui jouissent des terres