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bitants ont été obligés de faire de leurs propriétés une véritable place forte. Toute culture est impossible sous un pareil régime, et il faudrait renoncer à avoir des routes s’il devait se continuer.

J’ai vu avec plaisir que vous l’aviez compris, et que dans tous les districts le projet de suppression générale de la vaine pâture avait été accueilli avec faveur. Cette question sera soumise à vos délibérations, et vous voterez, j’en suis certain, avec empressement, la loi destinée à la résoudre, convaincus que ses résultats seront à la fois une garantie pour la sécurité des cultures et une source de revenu pour les propriétaires des vallées qui serviront de parcs au bétail.

Quant au bétail lui-même, il n e périra plus dans les précipices. Sa reproduction mieux surveillée améliorera les races, et, au lieu de ces chasses pénibles et dangereuses auxquelles il fallait se livrer afin de pourvoir à la consommation journalière, les animaux destinés à la boucherie seront facilement trouvés au fur et à mesure des besoins.

Vos écoles prospèrent. Dans celles qui ont été ouvertes par l’administration, les enfants sont reçus sans distinction de religion. Mon devoir est de protéger chaque culte, et je me réjouis quand je puis être utile à l’un comme à l’autre.

L’instruction élémentaire est déjà aujourd’hui aussi répandue parmi vous que dans bien des contrées de l’Europe. Cela vous fait honneur. Continuez donc à engager vos enfants à fréquenter assidûment les écoles.

Je dois cependant exprimer ici le regret de ne pouvoir joindre à l’instruction élémentaire une éducation professionnelle qui aurait été à la fois une ressource pour vos enfants et pour le pays qui manque d’ouvriers.

En entrant dans cette enceinte, vous avez remarqué que les sacrifices faits par vous et par le budget local avaient enfin eu pour résultat l’achèvement de la Fare Apoo-raa. Cet édifice restera consacré à la justice et aux assemblées tahitiennes.

Outre ces quelques questions principales dont je viens de vous entretenir, il vous en sera soumis d’autres d’un ordre plus secondaire. Écoutez mon délégué à votre assemblée dans les explications qu’il vous donnera. Faites-lui librement et sans crainte les observations que vous suggérera votre dévouement aux intérêts généraux