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viendrons ce que nous étions auparavant. Je pense que nous devons donner un témoignage de reconnaissance à M. le Commissaire Impérial, et je propose à l’Assemblée d’écrire une lettre à S. M. l’Empereur des Français pour le prier de prolonger son séjour à Tahiti.

MAIHI. — J’appuie la proposition de Taputaata : que l’Assemblée écrive à l’Empereur pour lui demander de laisser ce Commissaire Impérial à Tahiti.

APO. — Je suis du même avis que les deux députés qui viennent de parler. Ce Commissaire Impérial nous a déjà fait beaucoup de bien et nous a donné de nouvelles institutions. Mais il n’a fait que planter l’arbre et il faut qu’il reste ici pour le protéger pendant qu’il est jeune et jusqu’à ce qu’il port ses fruits. Si un autre vient à sa place, l’arbre sera peut-être arraché avant sa maturité, et tous les efforts du Commissaire Impérial pour notre bien seront perdus. Qu’il reste donc ici.

PEREHAINA. — Je pense comme Apo, il faut que ce Commissaire Impérial reste ici.

TEMATUA. — Tous les gouverneurs qui se sont succédé à Tahiti avaient les meilleures intentions, et leur but était de nous faire du bien. Mais nous n’avons jamais suivi leurs conseils, et nous avons eu tort.

M. Bonard nous proposa la loi sur les enclos publics et nous l’adoptâmes. Il est vrai que cette institution ne réussit pas, mais ce ne fut pas sa faute. Il avait fait cette loi dans notre intérêt. Plus tard, nous demandâmes qu’elle fût changée, et on créa les enclos particuliers. Cela ne réussit pas davantage ; presque personne ne fit d’enclos. Était-ce la faute du gouverneur ? Non, ce fut la nôtre. Enfin, il n’y a pas longtemps vinrent les ordonnances sur les réunions en villages et la construction des cases métriques. Le Commissaire Impérial avait sans doute encore de bonnes intentions à notre égard, mais cela n’a pas réussi davantage : aujourd’hui les cases métriques ne sont pas encore terminées. Est-ce la faute du Commissaires Impérial ? Non. J’appuie la proposition de Taputaata ; mais avant de parler de conserver ici le gouverneur actuel, je voudrais que les Tahitiens s’engageassent à bien suivre ses conseils, parce que sans cela le bien qu’il cherche à nous faire n’aura aucun résultat.

TAIMETUA. — Je désire que ce Commissaire Impérial reste longtemps ici. Il nous a fait beaucoup de bien. Je désire aussi que son Secrétaire général reste avec lui.

MATAITI. — Je suis aussi de cet avis, mais cependant je pense que l’Assemblée n’a pas le droit de s’adresser directement à S. M. l’Empereur ; c’est la Reine qui doit faire cette demande. Nous pouvons, dans tous les cas, exprimer nos remercîments au Commissaire Imperial.