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les propositions dont je viens de vous entretenir. Je prie M. le président de vouloir bien le soumettre à l’Assemblée.

LE PRÉSIDENT. — Quelqu’un a-t-il des observations à faire sur le projet qui vient d’être lu ?

VOIX NOMBREUSES. — Non !… non ! C’est juste !… c’est bien !… Allons aux voix !

LE PRÉSIDENT. — Alors nous allons procéder au scrutin.

Résultat du scrutin
Votants 43
Boules blanches 42
Boules noires 1

LE PRÉSIDENT. — L’Assemblée a adopté le projet de loi-proposé.

PEREHAINA. — Ce résultat est fort extraordinaire. Lorsque nous votons par assis et levé, il y a toujours unanimité pour l’adoption des mesures proposées, et quand on en vient au scrutin secret, il y a toujours des boules noires. Ce n’est pas un député qui a mis cette boule noire ; ce doit être un chef ou un toohitu.

ARIIPAEA. — Hé bien ! que ce soit un chef ou un toohitu, cela ne vous regarde pas. Chacun n’est-il pas libre de voter comme il l’entend ?

LE DÉLÉGUÉ DU GOUVERNEMENT. — Certainement, le vote est libre. Du reste, Perehaina peut se calmer : le résultat du scrutin est suffisamment éloquent.

Messieurs, vous venez de voter sur la dernière mesure que j’avais à vous proposer. Les travaux de la session sont terminés, et je vais prier M. le président de vouloir bien suspendre la séance jusqu’à l’arrivée de M. le Commissaire Impérial, qui, comme je vous l’ai dit, doit venir clore la session. Je vais ’envoyer prévenir.

TAPUTAATA. Je demande la parole.

LE PRÉSIDENT. — Parlez.

TAPUTAATA. — Je désire faire une proposition à l’Assemblée. Depuis que M. le Commissaire Impérial est arrivé il a fait beaucoup de bien a notre pays. Toutes les mesures qu’il a prises sont empreintes de sagesse et ont profité à tous les Tahitiens. J’ai eu occasion de parcourir le district de Punaauia, et j’ai vu que, par suite de l’ordre qu’il a donné d’acheter notre coton, l’agriculture y a fait des progrès considérables. Du reste, par les lois qui viennent de nous être présentées, il est facile de voir qu’il n’a d’autre but en vue que d’augmenter notre bien-être et de constituer notre nation. Mais son travail n’est que commencé. Il faut qu’il reste ici pour qu’il porte ses fruits. Si un autre vient le remplacer bientôt, comme cela est d’usage, peut-être détruira-t-il tout ce qu’il a fait, et nous rede-