Page:Procès des membres de la Commune, 1871.djvu/39

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 29 —

gouverneur de l’Hôtel-de-Ville par un certain Pindy, qui conserva ses fonction jusqu’à la prise de Paris par l’armée.

Quelques jours après son arrestation, Assi fut retiré de la prison où il avait été conduit, rentra à l’Hôtel-de-Ville où il fut retenu prisonnier sur parole, et enfin, le 15 avril, il fut rendu à la liberté.

À partir de cette époque, Assi est entré dans de nouvelles fonctions qui consistaient à surveiller d’une manière spéciale la fabrication des munitions de guerre. Il se charge, dès lors, de produire un approvisionnement suffisant de munitions pour les besoins journaliers, et, au moyen d’une situation d’entrée et de sortie, il est toujours à même de fournir à toutes les demandes qui peuvent lui être adressées. En un mot, il a des approvisionnements formidables qu’il entretient constamment par une fabrication active et soutenue.

C’est un service parfaitement établi, dont lui seul a la direction et la surveillance de la fabrication, au point de vue de la qualité surtout. Bientôt il comprend que ses occupations sont trop multipliées et il s’adjoint un aide dont il est sûr.

Cet homme est le nommé Fossé, sur lequel nous aurons à revenir, et en qui, il le dit lui-même, il avait une confiance illimitée.

Assi a donc trouvé un second lui-même, il est tranquille.

Dans l’approvisionnement des munitions de guerre devaient se trouver évidemment les bombes incendiaires chargées de pétrole, qui ont été lancées de Paris pendant l’insurrection.

Il est donc certain que ces engins ne pouvaient sortir que des ateliers de fabrication dont Assi avait la direction et le contrôle.

Tel est le rôle infâme et criminel qu’à rempli Assi jusqu’au moment où il fut arrêté, le dimanche 24 mai, par des militaires du 37e de ligne, en se rendant à la poudrière de la rue Beethoven.

Assi a donc été un des principaux meneurs de l’insurrection ; il a été, par sa propre volonté, un des instruments les plus actifs du mouvement, sachant d’avance quelles pourraient être les conséquences de ses actes et de ceux de la Commune dont il était membre.

Son but était d’arriver, par tous les moyens en son pouvoir, à changer un gouvernement que la France avait reconnu et s’était choisi.

Il a excité à la guerre civile, embauché et provoqué des militaires à passer dans les rangs de l’insurrection, usurpé des pouvoirs civils et militaires ; il a fait acte de gouvernement, ordonné sans aucun droit ; il a voté et fait exécuter des décrets dont les conséquences terribles et meurtrières n’ont amené que la dévastation, le massacre, le pillage, l’incendie et l’assassinat de personnes inoffensives et tout à fait étrangères à la politique ; crimes prévus par les art. 59, 60, 61, 87, 88, 91, 92, 93, 96, 257, 258, 259, 295, 296, 297, 302, 341, 342, 344, 431, 439 et 440, — art. 208 du Code militaire.