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dans les principaux ateliers de Paris, à cause de sa réputation de désorganisateur du travail, il se mit à confectionner à Paris des objets d’équipement militaire.

Arriva le siège de Paris.

Assi se fait nommer officier dans un corps franc, la guérilla de l’Ile-de-France. Il passe ensuite dans le 192e bataillon de la garde nationale, fait partie d’une compagnie de marche comme lieutenant. Bientôt l’ambition le gagne ; il rêve une position ; il emploie tous les moyens pour arriver à une célébrité quel- conque.

Le Comité central était en train de se former. Assi, membre de l’Internationale, franc-maçon, profite de ses relations dans les Sociétés, et comme lieutenant délégué au 192e bataillon, il arrive à se faire nommer du Comité central.

C’est à partir du 18 mars qu’il prend surtout une part active aux malheureux événements qui viennent de se produire. En effet, nommé le 17 mars commandant du 67e bataillon, nous le retrouvons le lendemain, 18, gouverneur de l’Hôtel-de-Ville et colonel de la garde nationale, organisant avec les membres du Comité les moyens d’une résistance sérieuse, donnant des ordres pour que les barricades s’établissent dans toutes les rues qu’il a soin d’indiquer avec méthode, empêchant la sortie de Paris des vivres et des munitions de toute espèce et organisant des services à cette intention.

Devenu membre de la Commune il prend une part active et suivie aux décrets et aux votes qui en émanent, entre autres à ceux relatifs à la démolition de la colonne, de l’hôtel de M. Thiers, à ceux qui ont amené l’incendie et le pillage et à celui des otages.

Assi prétend ne pas se rappeler s’il les a tous votés et signés, mais il avoue dans tous les cas qu’il a voté la démolition de la colonne Vendôme.

Il reconnaît la solidarité qui le lie aux membres de la Commune, ses collègues, et la responsabilité écrasante qui incombe à tous.

Il nie le vote relatif aux otages, mais son nom figure parmi les membres présents à la séance du 17 mai, qui est précisément celle où fut voté le décret pour l’exécution des malheureux otages destinés à être massacrés. Il ne peut donc en conséquence nier le fait.

Le voilà donc usurpant, sans droit aucun, tous les pouvoirs civils et militaires, faisant acte de gouvernement, ordonnant et faisant mettre à exécution ses décrets.

« Les circonstances, dit-il, m’ont forcé, ainsi que mes collègues, à prendre en main l’administration de l’État. »

Cependant, une certaine méfiance commençait à se répandre dans la Commune à l’égard de certains membres. Il paraitrait que redoutant l’ambition d’Assi, dont le zèle et l’activité étaient remarqués, les membres décidèrent qu’il devait être arrêté.

Il fut arrêté, en effet, dans les premiers jours d’avril, et remplacé comme