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sassinats, le piège fut organisé par lui, car il donna l’ordre écrit à Romain de faire sortir les otages. La conséquence de cet ordre prouve bien l’intention qui l’a dicté.

En présence de ces faits, notre avis est que le nommé Ferré soit traduit devant le Conseil de guerre 1° pour avoir coopéré à un attentat ayant pour but de changer la forme du gouvernement ; 2° pour avoir excité à la guerre civile en armant les citoyens les uns contre les autres ; 3° pour avoir détruit et ordonné de détruire par le feu les monuments appartenant à l’État, habités et non habités ; 4° pour avoir provoqué et ordonné comme complice l’assassinat des otages ; 5° avoir usurpé des fonctions publiques ; 6° avoir ordonné des arrestations illégales et des perquisitions, crimes prévus et punis par les art. 59, 60, 87, 88, 91, 92, 95, 96, 97, 257, 258, 295, 296, 297, 302, 341, 344, 434, 477 du Code pénal ordinaire.




ASSI


Le nommé Adolphe-Alphonse Assi exerçait la profession de mécanicien et était employé en cette qualité dans les usines du Creusot. L’exploitation de ces mines exige un concours d’ouvriers très considérable ; de là, la nécessité de créer et d’établir des ateliers spéciaux à la tête desquels se trouvent des ouvriers intelligents et capables, ayant le titre de délégués.

Le nommé Assi était un de ces délégués. Les mines du Creusot ont été l’objet de deux grèves sérieuses. Assi avoue s’être trouvé dans la première qui, dit-il, « n’avait aucun but politique, et n’était simplement qu’une affaire de finances, en ce sens qu’il ne s’agissait que d’un règlement de compte entre la caisse de secours des ouvriers de l’usine et l’administration générale du Creusot qui avait la direction de cette caisse. »

À la suite de cette grève, les délégués furent congédiés.

Le 19 janvier 1870, Assi quitta l’usiné et s’établit au Creusot même pour son propre compte.

Au mois de juillet de la même année éclata une seconde grève d’ouvriers. Assi, quoique ne faisant pas partie des ateliers, fut arrêté et conduit à Paris pour y subir un jugement. Il dit avoir été acquitté.

Obligé de chercher des moyens d’existence et ne pouvant trouver d’emploi