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AEG PC 1449
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heust bruslé la Claudeta a Geneve pour sorciere, lad. Françoi se Chevallier luy dit ces mesmes ou semblables parolles : "La Claudeta quon a bruslee a Geneve me vouloit tant grand mal, je ne scait si elle mauroit jamais accusee par mal veulliance ! " Scait aussy quon la creignoit a Geneve en 1hospital destre ne- rege. Et aultre na dit.

Noble Amied Maneglier a dit aussy… que de tout le temps de sa cognoissance il a cogneu lad. Françoise Chevallier et na rien apperceu delle sinon des, uis quil est retiré en ce vil- lage quil a ouy dire a des gens de par deça quelle avoit le nom destre herege, mesmes sa femme luy a dit quon lavoit ad- vertie de par deça quelle ne la frequentat, daultant quon luy avoit dit quelle avoit le bruict destre herege.

Genon relaissee de Anthoine Morez duchia ( ?) residante aud. Gentoz a dit quil y a 2 ans quelle cognoist lad. Françoise et despuys quelle la cogneue elle la ouy fort douoter de par deça destre herege. Joinct quelle a veu la femme de Amied Maneglier sen doubter disant a elle inquise quelle avoit ouy dire quelle estoit herege. Et aultre na deposé.

(f. 3V) (Répétition du 11.12.1567)

(si elle s’est ravisée) À dit quelle pense tousiours en Dieu et quelle ne cogneust jamais cest homme qui luy fut confronté et quelle pense que les gens qui se sont donnez au diable sont marqués et quelle veult quon la cherche et que si elle se trouve marquee, quelle se tient pour convaincue. (Elle a eu des noises avec sa famille, avec la femme de Jean Jaques Levrat, mais elle ne se souvient pas que celle-ci l’ait traitée d’herege, ni qu’elle-même l’ait menacée. Quant aux marques sur son visage, elle affirme que c’est son mari qui les lui a faites en la battant. Pour les accusations que la Claudeta aurait pu porter contre elle — cf. les informations ci-dessus — elle ne se souvient pas et s’en remet aux déposi- tions des femmes. Elle n’a pas parlé seule — c.à.a. au diable — alors qu’elle etait en prison a Genthoud. Elle confesse avoir « diablié et maudit », étant fâchée avec ses voisins. Elle a emprunté de l’argent à Job Verat, 10 puis 20 ff., lui en a ren- du 10, et en déduction des 20 restant, il a un bossaton de vin.