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que l’ancienne chapelle Bréa, 76, avenue d’Italie. Cette dernière a été démolie dans le courant de l’année précédente.

Elle ne contenait aucun objet d’art.

En son lieu et place il a été construit non loin de là, rue de Tolbiac, une nouvelle église édifiée avec le produit de souscriptions particulières et placée sous le vocable de SainteAnne.

SAINT-ANTOINE-DES-QUINZE-VINGTS (propriété de l’État)
(Rue de Charenton).

Cette modeste église, installée dans l’ancienne chapelle des Mousquetaires noirs, ne contient que peu de pièces artistiques dignes d’être signalées. Trois grandes toiles de 3 m. 50 c. de haut, signées : Jollivet, Cassies et Dubois, reçoivent un jour à peine suffisant pour les éclairer ; malheureusement, leur grande dimension ne permet pas une autre exposition.

Nous louons sans réserves la fabrique d’avoir procédé à l’apposition, contre les murs de la nef, d’anciennes plaques en cuivre admirablement gravées, dont deux en caractères gothiques, provenant de l’hôpital royal des Quinze-Vingts de la rue Saint-Honoré.

L’ASSOMPTION
(Rue Saint-Honoré).

L’église de l’Assomption, étant une dépendance de la Madeleine et se trouvant réduite au modeste rang d’accessoire, n’ouvre plus ses portes au public que les rares jours où l’on y célèbre une cérémonie religieuse.

Nous estimons que ce fait est absolument regrettable. Sa principale conséquence est de priver les amateurs et les curieux de la vue de cet intéressant monument.

Aucune raison sérieuse ne saurait être donnée au sujet de cette fermeture ; et la Ville, qui en est propriétaire et qui possède de plus un droit de contrôle sur ledit monument, puisqu’elle y a mis en dépôt des œuvres d’art qui sont sa propriété, voudra le réintégrer sur la liste des églises ouvertes tous les jours et gratuitement au public.

L’oeuvre de l’architecte Errard, outre sa partie architectonique d’une parfaite distinction, renferme des peintures de premier ordre signées Carle Vanloo, Louis Boullongne, Suvée et Vien. On y voit des portes en menuiserie finement sculptées surmontées de tympans en fer forgé, d’un joli dessin,

Elle devrait, selon nous, être accessible au public, par la grille et le portail, aux mêmes heures que les autres églises parisiennes, sur lesquelles l’Administration municipale est en droit d’exercer une action.

SAINT-AUGUSTIN
(Boulevard Malesherbes).

L’agencement tout moderne de Saint-Augustin, l’aspect de ses fermes métalliques et de sa construction, fer et pierres, semblent donner au visiteur l’impression qu’il ne trouvera, au point de vue artistique, rien d’intéressant à examiner.

Et cependant, des peintures la revêtent, qui sont œuvres de Bouguèreau, Brisset, Signol, Maillart ; des sculptures l’ornent, qui sont dues à Chapu, Guillaume, Doublemard, Schoenwerck, Aimé Millet, etc., toutes peintures et sculptures bien éclairées et bien exposées.

Qu’en faut-il conclure ? Peut-être que la décoration, seule, est artistique. Cette appréciation, d’ailleurs, sort de notre mandat, nous n’avons pas à faire ici la critique de la construction.

Rentrant dans le rôle qui nous incombe, nous signalerons que Saint-Augustin possède une crypte et une église-inférieure qui présentent certainement un intérêt architectural et que les amateurs visiteraient, nous en sommes convaincu, si elles leur étaient facilement ouvertes.

SAINT-BERNARD-DE-LA-CHAPELLE
(Rue Stephenson).

Presque toutes les toiles marouflées de cette église courent un sérieux danger en raison de l’état de délabrement des murs sur lesquelles elles adhèrent. Nous citerons, entre autres, les peintures de Porion, dans la chapelle des Fonts.

Il serait également nécessaire d’enlever l’épaisse couche de poussière qui les recouvre et en atténue la couleur.

Nous signalerons, dans la chapelle Saint—Vincent-de-Paul, décorée par Claudius-Jacquand, un confessionnal qui est appliqué contre l’une des deux peintures et en cache la partie basse. Nous ferons la même observation pour la chapelle Saint-Mathieu peinte par Bonnegrâce.

La fermeture de la chapelle Saint-Thomas ne permet pas d’examiner les deux grandes toiles marouflées qui l’ornent. Quel inconvénient y aurait-il à ouvrir cette chapelle comme le sont, d’ailleurs, toutes les autres ?