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Ce que nous demandons, d’ailleurs, ne consiste guère qu’en déplacements de tableaux, ouverture des grilles de certaines chapelles contenant des choses intéressantes, accessibilité du public dans des parties fermées quoique fort curieuses de plusieurs églises, entrée facultative dans certaines sacristies ayant un caractère artistique, ouverture de chapelles de catéchismes et autres contenant des objets d’art et dont l’entrée est interdite ; toutes choses, on le voit, qui ne peuvent amener aucune perturbation dans l’administration de la paroisse.

Notre idée, sans doute, eût été plus large si nous n’avions craint de sortir de notre mandat. Nous eussions voulu protester, surtout en ce qui concerne la décoration par la peinture, contre cet enchaînement immuable, et à jamais, d’un tableau à une église sous le prétexte qu’il a été donné à cette église alors même qu’il y sera mal placé.

Nous nous serions rappelé les nombreuses fois où nous avons vu telle composition ou mal exposée, ou trop grande, ou trop petite pour l’église où elle est appendue, qui eût admirablement convenu pour une autre.

C’est à cette orientation artistique, dont nous parlons plus haut, que nous eussions voulu voir prendre corps sous la forme d’une autorité quelconque, intervenant dans le sens que nous indiquons et portant son effort sur l’ensemble des églises parisiennes.

Mais cette idée d’une puissance décentralisatrice qui aurait ce pouvoir de décider que chaque œuvre sera mise là où elle fera le mieux, sans s’arrêter à d’autres considérations, ne saurait être qu’un rêve et nous n’y insistons pas.

Nous avons dit, en commençant, que nous avions visité avec le plus grand soin toutes les églises de Paris. Nous en soumettons, à la Commission, la liste annotée, dans l’ordre alphabétique, l’informant que nos remarques et appréciations ont été rédigées le plus sommairement possible et sans sortir du mandat que nous avons reçu.

Il ne s’agissait pas, en effet, de publier un guide des curiosités contenues dans ces églises, ni d’établir une monographie de chacune d’elles : ce travail est fait et mieux que nous ne le saurions faire ; nous avons simplement voulu indiquer ce qu’il conviendrait de faire pour arriver à une plus grande visibilité des œuvres qu’elles renferment et, partant, à une plus saine appréciation de la valeur d’art qu’elles représentent

L’Inventaire des œuvres d’art appartenant à la Ville a été pour nous d’un grand secours. Néanmoins, nous estimons qu’il serait urgent d’en imprimer une nouvelle édition, en raison des nombreux changements apportés dans l’aménagement des monuments : beaucoup de tableaux ont été déplacés ou enlevés, des chapelles ont changé de vocable, toutes choses qui rendent, on en conviendra, les recherches fort difficiles.

Enfin nous devons signaler, avant de passer à l’examen particulier de chacune des églises, que quelques-unes d’entre elles ne sont pas la propriété de la Ville.

Il nous parait néanmoins qu’en raison des œuvres d’art qui leur ont été attribuées par cette dernière, on ne saurait contester à l’Administration municipale l’action qu’elle pourrait être appelée à exercer vis-à-vis de ces quelques monuments, à l’occasion d’un plus rationnel aménagement,

SAINT-AMBROISE
(Boulevard Voltaire).

Cette église, toute moderne et peu décorée, renferme cependant dans son transept quatre peintures à fresque que nous serions heureux, de voir mettre d’une façon plus complète à la portée de la vue des amateurs.

Ces quatre fresques, peintes par Lenepveu, représentent, selon nous, une haute manifestation d’art moderne. Elles ont trait à la vie de saint Ambroise et à celle de saint Augustin.

Les deux côtés du transept, formant chapelle, sont malheureusement fermés par des grilles qui interdisent au visiteur qui veut réellement voir, de se mettre convenablement au point pour admirer les peintures murales dont il s’agit. Rien ne serait plus simple que l’ouverture de ces grilles, les chapelles étant suffisamment vastes pour en permettre l’accès au public.

Nous signalerons encore dans ce même transept deux confessionnaux malencontreusement placés, au devant des peintures de Lenepveu et sans aucun souci des parties qui en sont cachées.

La place ne semble cependant pas manquer pour les réinstaller non loin de là.

SAINTE-ANNE (N’appartient pas à la Ville)
(Rue de Tolbiac).

L’église Sainte-Anne remplace l’église Saint—Marcel de la Maison-Blanche, qui n’était autre