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des fenêtres, balcons et boiseries : peut-être l’Administration ferait-elle bien de s’en contenter.

On ne pouvait mieux consacrer toutes les déprédations passées et à venir, et M. Haussmann en fut pour ses frais de bonnes intentions. Depuis lors, la place des Victoires a été, malgré ses titres et ses droits à la conservation, abandonnée sans pitié au vandalisme le plus stupide. Il ne suffit pas à ses habitants que ses maisons gardent leur beauté ; il faut avant tout que, par leurs placards et leurs enseignes, elles ressemblent à la quatrième page d’un journal. Le bon goût n’a-t-il donc plus droit de cité à Paris ?

Charles Sellier.

M. Charles Normand rappelle que la Société des amis des monuments parisiens a fait des efforts, vains, hélas ! pour empêcher l’exhaussement et la transformation de certaines maisons de Paris, mais que l’autorisation de modifier a été donnée malgré l’absence de tout droit.

23. — Voeu tendant à l’impression du répertoire de la collection Lamoignon.

M. Gosselin-Lenôtre informe la Commission du Vieux Paris que la collection Lamoignon, qui contient tous les arrêtés et toutes les ordonnances intéressant l’histoire de Paris, qui se trouve dans les archives de la Préfecture de police, vient d’être cataloguée par un fonctionnaire de cette administration, M. Tranchant. Le répertoire, composé de 12 à 14,000 fiches, qui a été très consciencieusement établi, est d’un haut intérêt ; il semble qu’un document d’une telle importance devrait être imprimé.

M. le Président dit qu’il y a lieu de retenir ce vœu pour le transmettre à la Commission des travaux historiques.

M.Gosselin-Lenôtre ajoute que l’intéressant travail de M. Tranchant mérite une visite des membres de la 1re Sous-commission.

M. Bunel appuie la proposition en précisant la valeur documentaire de ce catalogue.

Renvoyé à la 1re Sous-commission pour rapport.

24. — Rapport au sujet des caves de la rue des Lombards, nos 14 et 62.

M. Selmersheim dit qu’il ne lui a pas été possible d’examiner avec tout le soin désirable les caves du n° 14 de la rue des Lombards ; il y aura lieu à une seconde visite. Pourtant, dès le premier examen des ogives à nerf saillant, on peut en attribuer la construction à la fin du XIIIe siècle.

Au n° 62, l’on trouve un beau vaisseau avec deux travées d’ogives ; c’est un travail de la fin du XIIIe siècle ; la maison dont il dépendait a disparu et a été remplacée par la construction actuelle, qui est du milieu du XVIIIe siècle.

En résumé, les substructions de ces deux maisons n’offrent qu’un intérêt secondaire, mais digne toutefois de prendre place dans l’inventaire.

25. — Rapport concernant la note de M. Plancouard au sujet des restes du théâtre de la Société olympique.

M. Gosselin-Lenôtre, au nom de la 1re Sous-commission, dit qu’il s’est rendu au n° 39 de la rue de Châteaudun pour examiner s’il ne restait pas des vestiges du théâtre de la Société olympique, dont l’existence à cet endroit avait été signalée par M. Plancouard, de Cléry-en-Vexin.

Il ne reste absolument plus rien d’apparent. Le peu d’élévation des étages indique bien que l’on se trouve en présence d’un logis très remanié, mais rien ne rappelle l’oeuvre de Damesme. Du reste, des recherches ont eu lieu déjà à ce sujet.

26. — Rapport sur le sommier foncier de la ville de Paris.

M. Gosselin-Lenôtre, au nom de la

1re Sous-commission, dit qu’il s’est rendu avec une délégation composée de MM. Selmersheim, Wiggishoff, Lucien Lambeau et Tesson, à l’administration de l’Enregistrement pour procéder à l’examen attentif des 365 volumes composant le sommier foncier de la ville de Paris, afin de déterminer s’il était possible d’en faire une copie ou d’en tirer des extraits, suivant les vues de la Commission du Vieux Paris, relativement à l’identification et à la concordance des anciens et, des nouveaux numéros de maisons.

Les débuts du travail ont semblé, tout d’abord, devoir amener un heureux résultat ; l’on a pu suivre, pour plusieurs ilots, les