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reliait ces annexes aux anciens bâtiments hospitaliers du parvis.

Mais, si les plans considérés n’indiquent aucune trace de chenal sous les salles Saint—Charles et Saint-Antoine, l’existence n’en doit pas paraître surprenante, car on sait que, jadis, les approvisionnements de l’Hôtel-Dieu se faisaient par eau, par mesure de précaution contre les maladies contagieuses qui, telles que la peste, firent tant de ravages dans Paris, surtout au xvie siècle. De là s’expliquent les larges ouvertures de voûtes qu’on voyait naguère pratiquées dans les murs de quais, à l’aplomb des anciennes façades de l’Hôtel-Dieu qui bordaient la Seine, ouvertures dont les cagnards, sur la rive droite du petit bras du fleuve, nous ont conservé, jusqu’à nos jours, le souvenir typique.

Quoi qu’il en soit, l’existence d’un chenal voûté, sous les salles Saint-Charles et Saint—Antoine, n’était pas restée complètement ignorée ; Piganiol de La Force, Jaillot, Hurtant et Magny et d’autres en ont fait mention, en disant qu’il avait été construit, en 1625, pour supporter les annexes que les administrateurs de l’Hôtel-Dieu avaient projetées pour l’agrandissement de leur hôpital.

Par suite du dédoublement des annexes de l’Hôtel-Dieu, exécuté en 1840, entre la rue de la Bûcherie et la Seine, pour le percement du quai de Montebello, entre le pont au Double et le Petit-Pont, le chenal en question fut supprimé et remblayé.

Quant au pont. Saint-Charles, dont il a été parlé précédemment, on sait qu’il était spécialement affecté aux services de l’Hôtel-Dieu. Il porta, sous la Révolution, le nom de pont de l’Humanité ; comme il gênait la navigation, on le démolit en 1854 et on le remplaça par une passerelle, supprimée à son tour en 1878.

Il faut encore mentionner qu’à 35 mètres environ en aval du pont au Double, les fouilles du chemin de fer d’Orléans ont rencontré, dans la galerie de gauche du souterrain, un ancien égoût accédant aux caves des bâtiments annexes de l’Hôtel-Dieu existant encore rue de la Bûcherie. La cave d’où semble partir cet égoût est une pièce circulaire assez étroite et voûtée en calotte, dont le sommet est muni d’une trappe par où l’on devait autrefois monter les approvisionnements apportés par le chenal.

Toutes les anciennes maçonneries, rencontrées ainsi depuis le pont de la Tournelle jusqu’au Petit-Pont et décrites ci-dessus, ont été très minutieusement relevées et repérées

topographiquement par les soins dE MM. Depaepe, chef de section, et Lacombe, chef de district des travaux de la Compagnie.

Au delà du Petit-Pont, en suivant jusqu’au pont Saint-Michel, les fouilles ont été exécutées à ciel ouvert. Parmi les découvertes qui y ont été faites il n’y a guère d’intéressant que les vestiges de l’orillon, ou demi-tour, qui flanquait la face occidentale du petit Chàtelet.

On n’ignore pas que le petit Chàtelet avait, dès le commencement du xviiie siècle, cessé de fonctionner comme prison. En 1724, il fut cédé à l’Hôtel-Dieu. Le terrain où il était situé devait servir à l’agrandissement des salles annexes de l’hôpital qui bordaient la rue de la Bûcherie et la Seine. Ce projet étant resté sans exécution entraîna la démolition do la vieille prison, laquelle eut lieu en 1782. En refaisant les culées du Petit-Pont, en 1854, on a mis à jour d’anciens caveaux ou cachots qu’on remplit de maçonnerie de moellons de blocage, et c’est justement le remplissage de la demi-tour en question qu’on vient de découvrir avec une partie de son mur extérieur resté en arrachement.

Les fouilles sont actuellement interrompues en ce point, mais seront bientôt reprises ; elles donneront peut-être des résultats plus importants. En attendant un relevé exact des vestiges du petit Châtelet ainsi découverts, a été très exactement fait par un géomètre de l’Inspection des Carrières.

Le quai Saint-Michel ne date que do 1812. Jusque-là les habitations s’étaient entassées entre la rue de la Huchetto et la Seine, dont les eaux baignaient les murs riverains, ainsi que l’indiquent du reste tous les anciens plans de Paris, sans autres voies d’accès que six ruelles étroites et sombres, où ne s’ouvraient que d’infectes boutiques de basse boucherie et de très ordes étaux à poisson, véritables sentines, ou cloaques punais, qui s’écoulaient, pour ainsi dire, de la rue de la Huchetto et débouchaient dans la rivière, en fangeuses cascades, par quelques marches d’escaliers : c’étaient d’abord le cul-de-sac do la Gloriette, puis les ruelles des Etuves, du Chat-qui-pêche, des Trois-Canettes, des Trois-Chandeliers faisant suite à la rue Zacharie, enfin l’abreuvoir de Mâcon, signalé par les ordonnances de Saint-Louis et l’écolier péri gourdin dé Rabelais parmi les lieux voués au culte de dame Vénus.

C’est sans doute pour assainir ce quartier qu’on songea, dès le xvie siècle, à y établir un quai ; la première pierre en fut même posée par le Bureau de la Ville en 1561. Mais il n’y fut pas donné suite, car un arrêt du Conseil,