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Valois, parties de France ancien (aux fleurs de lys sans nombre) et Bourgogne ancien (bandé d’or et d’azur à six pièces, à la bordure de gueules). A première vue, cette pièce pourrait donner l’idée d’un jeton particulier de la reine Jeanne de Bourgogne, qui passe pour rarissime et dont la valeur marchande doit être assez élevée ; mais il n’est pas nécessaire de la regarder de bien près pour douter aussitôt de son authenticité.

Un jeton de Louis XIV pour l’administration des revenus casuels, daté 1669.

Deux jetons de Nuremberg, très ordinaires.

L’identification de ces pièces de monnaie a été très obligeamment vérifiée par M. F. Mazerolle, archiviste de la Monnaie, dont la compétence spéciale est une sûre garantie.

M. Le Vayer dit qu’il vient d’examiner le prétendu jeton de Jeanne de Bourgogne signalé par M. Sellier, et qu’il peut déclarer en toute assurance il est faux. Au XIVe siècle, on ne gravait pas ainsi les émaux des armoiries. D’ailleurs la gravure de ce jeton, exécutée d’une façon très inhabile, indique une bande de sinople au lieu d’azur. Cette pièce fantaisiste et sans valeur fait certainement partie de la catégorie de ces jetons vulgaires qu’on fabriquait autrefois en si grande abondance à Nuremberg. Celui-ci pourrait bien dater du siècle dernier.

23. — Réédification des restes de la tour de la Liberté au quai des Célestins.

M. Charles Sellier présente au nom de M. le docteur Capitan, obligé de quitter la séance par l’heure de son cours, deux photographies : l’une représentant l’état actuel de l’endroit du quai des Célestins où l’on doit réédifier les restes de la tour de la Liberté mis à jour dans les fouilles du Métropolitain ; l’autre figurant le même endroit après la réédification.

A ce sujet, M. Sellier informe la Commission que le service de la Voie publique s’occupe activement de la mise à exécution de ce projet et que la 2e Sous-commission s’est réunie récemment sur place pour en conférer avec M. Defrance, directeur des Travaux, M. Tur, ingénieur en chef, et MM. Faillie et Geng, conducteurs municipaux, présents à cette réunion.

24. — Ancien mur de clôture des dépendances de la Bastille encore visible au n° 10 de la rue Lesdiguières ;

M. Charles Sellier informe la Commission qu’on aperçoit encore, au n° 10 de la rue Lesdiguières, le sommet d’un ancien mur de clôture des dépendances de la Bastille, formant actuellement le fond d’un petit bâtiment composé seulement d’un rez-de-chaussée. Ce mur longeait autrefois le derrière d’un long bâtiment occupé par une salle d’armes et les invalides attachés au service de garde de la Bastille ; il se prolongeait en ligne droite, pour servir de clôture au petit Arsenal, et aboutissait à l’extrémité est do la rue de la Cerisaie, où se trouvait l’entrée de la cour des Salpêtres.

La partie restante de ce mur forme aujourd’hui la mitoyenneté de fond des maisons comprises entre les rues Jacques-Coeur et Lesdiguières ; mais ce qu’on en aperçoit encore cessera bientôt d’être visible, car une maison de rapport de cinq ou six étages doit, paraît-il, bientôt remplacer le petit bâtiment du n° 10 de la rue Lesdiguières. Au moment de la démolition de celui-ci, le mur en question sera complètement dégagé, et il sera bon alors d’en faire prendre une photographie.

Cette proposition est adoptée.

25. — Fouilles du chemin de fer d’Orléans entre le pont de la Tournelle et le pont Saint-Michel.

M. Charles Sellier. — Parmi les vestiges du vieux Paris découverts dans les fouilles du chemin de fer d’Orléans entre le pont de la Tournelle et le pont Saint-Michel, il faut tout d’abord mentionner l’ancien mur du quai de la Tournelle rencontré dans l’axe du souterrain, à hauteur de la rue de Pontoise, et poursuivi jusqu’à quelques pas au delà du pont de l’Archevêché où il se trouvait brusquement interrompu. Il suivait parallèlement le quai actuel à une distance d’environ 7 mètres en deçà de celui-ci et était construit en moellons avec un parement en pierre de taille bien appareillée, où l’on a retrouvé scellés quelques gros anneaux en fer ayant servi autrefois à amarrer les bateaux.

La première pierre de cet ancien mur de quai fut posée par le Bureau de la Ville, le