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8. — Communication relative à l’offre d’une porte en fer provenant de l’ancien monastère de Saint-Martin-desChamps.
M. Alfred Lamouroux dit que M. Hamelin, emballeur, 7, rue Bailly, a offert à la Commission une porte en fer provenant de l’une des tours de l’enceinte de Saint-Martindes-Champs. Il ajoute que M. Lucien Lambeau a été chargé de présenter un rapport sur cette affaire.
M. Lucien Lambeau donne lecture du rapport suivant :
9. — Rapport présenté, par M. Lucien Lambeau, au sujet de l’offre d’une porte en fer ayant fermé l’une des tours de l’enceinte fortifiée du monastère royal de Saint-Martin-des-Champs. — Classement de la tour Sud Est de cette enceinte.
Messieurs,
Par une lettre, en date du 29 janvier dernier, adressée à M. le Président de la Commission du Vieux Paris, M. Hamélin, emballeur, 7, rue Bailly, a offert gracieusement à la Commission, pour la placer dans les collections de la Ville, une porte en tôle fortement ferrée qui fermait l’entrée d’une vieille tour située derrière sa maison.
Sur l’invitation de M. le Vice-président de la Commission, nous nous sommes rendu chez M. Hamelin afin d’examiner la porte dont il s’agit.
Cette porte, déposée en ce moment dans une courette de l’église Saint-Nicolas-des-Champs, mesure environ 2 mètres de haut sur 0 m. 80 c. de large.
Construite en tôle de fer d’environ 2 millimètres d’épaisseur, elle est entourée d’un cadre de fer de 3 centimètres carrés qui règne le long de ses quatre bordures, du côté extérieur. Deux pentures de moyenne force, l’une en haut, l’autre en bas, servaient à la suspendre sur ses gonds ; un loquet, également en fer, est attaché en son milieu. Elle est, bien entendu, recouverte d’une forte couche de rouille.
Nous n’avons remarqué aucun signe extérieur, aucune marque, aucun indice, permettant de lui assigner une date de construction.
Néanmoins, son apparente légèreté, le peu de force des matériaux qui la composent, l’ordinaire travail de sa structure, semblent indiquer que sa construction ne remonte pas à une époque très lointaine.
Elle ne présente, dans tous les cas, aucun intérêt artistique ni aucun caractère particulier à la ferronnerie du passé.
Nous avons voulu, néanmoins, voir la bâtisse à laquelle elle était attachée et, grâce à l’amabilité de M. Hamelin, nous avons pu examiner en détail l’une des tours de l’enceinte du prieuré de Saint-Martin-des-Champs, connue seulement de quelques curieux de Paris et de son histoire, et citée sommairement dans le Dictionnaire de Paris de M. Beaurepaire et aussi dans l’Itinéraire archéologique de Paris de M. Ch. Normand.
Derrière la maison portant le n° 7 de la rue Bailly se trouve une sorte de long boyau, que l’on devine très bien dans le plan de Turgot, qui sert d’atelier de menuiserie, et au bout duquel se dresse une haute tour ronde, accessible de cet atelier, par une porte carrée d’environ 2 mètres de haut sur 0 m. 80 c. de large. C’est cette ouverture que fermait la porte en fer dont il est question plus haut.
Les murs de cette tour mesurent à peu près 50 centimètres d’épaisseur et sont construits en larges pierres d’environ 0 m. 50 c. sur
0 m. 40 c. Le cadre de la porte est bâti en briques et les gonds y sont encore scellés.
Une petite fenêtre, sorte de meurtrière, de
1 mètre de hauteur sur 0 m. 30 c. de largeur, éclaire l’intérieur du rez-de-chaussée, dont le diamètre est d’environ 4 mètres.
A part ce rez-de-chaussée, qui est la partie la plus intéressante en ce que le système de construction y apparaît dans toute sa netteté et qui sert de magasin à l’emballeur, tout le reste de la tour, c’est-à-dire la tour complète, a été transformé en une admirable cage d’escalier qui dessert tous les étages de la maison.
Nous avons voulu, au point de vue topographique, nous rendre compte de l’emplacement exact de cette construction si solidement édifiée et si bien conservée et, en consultant le plan de Jaillot, nous avons constaté que le mur d’enceinte du monastère royal de Saint—Martin-des-Champs partait, au midi, en droite ligne, du milieu du chevet de l’église paroissiale de Saint-Nicolas, pour se diriger vers l’orient, parallèlement à la rue Au-Maire. A un certain endroit, ce mur d’enceinte