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25. — Indication par un pavage spécial du tracé du mur antique de la rue de la Colombe.

M. Tesson dit que la 1re Sous-commission a émis un avis favorable à la proposition suivante, présentée par M. Wiggishoff à la précédente séance :


M. Wiggishoff. — « Il ne faut perdre aucune occasion de faire connaître aux Parisiens l’histoire de leur ville natale, en même temps qu’aux nombreux habitants de Paris qui n’en sont pas originaires. À cet effet, je propose à la Commission de généraliser le mode déjà employé dans la place du Carrousel et place de la Bastille, pour indiquer au moyen du pavage l’emplacement occupé par des monuments ou voies disparus. D’une manière toute particulière et pour commencer, je propose que le pavage qui recouvre le mur d’enceinte traversant le sol de la rue de la Colombe soit composé de pavés de couleur la plus foncée. Et qu’une plaque posée à l’endroit le plus apparent indique aux passants la raison de cette anomalie ».

Cette proposition est adoptée et renvoyée à l’Administration pour exécution.


26. — Observation relative à l’établissement des cahiers des charges d’adjudication des immeubles expropriés par la Ville.

M. Tesson expose que la 1re Sous-commission a remarqué avec regret que les adjudications de démolition des immeubles expropriés pour le percement de la rue Danton avaient été opérées sans que la Commission du Vieux Paris ait été consultée pour la désignation des objets susceptibles d’être utilisés par la ville de Paris dans ses constructions nouvelles et qu’il y aurait eu lieu de mentionner en réserve sur les cahiers des charges. De magnifiques ouvrages de ferronnerie, qui se trouvaient en grand nombre dans les maisons démolies, ont été : les uns, la proie de commerçants cosmopolites qui achètent à vil prix, pour les revendre à l’étranger, ces œuvres où le génie de l’artisan parisien a atteint un si haut degré ; les autres, abandonnés aux marchands de matériaux de démolition, qui les ont traités pour la valeur du métal. C’est ainsi qu’il y a lieu de déplorer que la rampe d’escalier du n° 11 de la place Saint-André-des-Arts
et le remarquable escalier de la pension Laveur n’aient pas été réservés et conservés pour la Ville. Il est déjà assez regrettable que des particuliers laissent enlever de leurs propriétés les œuvres décoratives qui font la réputation de l’art parisien de l’habitation, sans que la Ville laisse disperser, par indifférence, tous ces vestiges anciens qui ont fait sa gloire artistique et qui sont encore son honneur.

La Commission s’est souvenue qu’il a fallu une intervention décisive de M. le Secrétaire général de la Préfecture de la Seine pour que les belles boiseries du salon de l’hôtel du Luart, rue de Varenne, échappent aux brocanteurs.

Les démolitions entraînées par l’exécution prochaine de certaines opérations de voirie : l’élargissement de la rue Beaubourg, le percement de la rue Dante, par exemple, vont permettre de faire rentrer dans les magasins de la Ville des ouvrages qu’il importe de ne pas laisser disperser.

Du reste, l’on a remarqué avec satisfaction que l’idée de l’utilisation de ces œuvres anciennes des artisans parisiens dans les édifices de la ville de Paris avait été accueillie avec faveur, puisque plusieurs conseillers municipaux ont déjà réclamé, pour des constructions scolaires de leurs quartiers, le premier escalier en fer forgé qui doive échapper à la démolition.

La 1re Sous-commission présente un vœu tendant à demander à M. le Préfet de la Seine de vouloir bien inviter le service technique à informer la Commission du Vieux Paris des adjudications consécutives aux expropriations, avant l’établissement des cahiers des charges, afin que l’on puisse désigner les objets méritant la conservation. ;

M. le Président appuie la proposition de la 1re Sous-commission et dit qu’il suffira de signaler aux services administratifs compétents l’intérêt que présente la conservation de ces vieux souvenirs parisiens, dans leur milieu, pour que la Commission du Vieux Paris, si qualifiée, soit consultée.

La proposition est adoptée.


27. — Communication de M. Guiffrey au sujet de la maison dite de la Reine Blanche.

M. Guiffrey fait savoir que de prochaines opérations de voirie menacent la maison dite de la Reine-Blanche, 17, rue des Gobelins,