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M. Carot, vu la beauté de l’œuvre, se chargerait de faire le remontage en plomb à ses frais, si la fabrique s’engageait à payer la remise en place ou si la ville de Paris voulait faire rentrer le vitrail au musée Carnavalet.

M. Alfred Lamouroux dit qu’il s’agit là d’une proposition très avantageuse dont la réalisation doit être poursuivie, mais qu’il serait bon de savoir d’abord de quelle importance est la pièce signalée.

M. le Président propose que la 1re Sous-commission se rende sur place et produise un rapport.

Cette proposition est adoptée.

21. — Liste de monuments à surveiller et à proposer pour le classement.

M. Laugier, au nom de la 1re Sous-commission, dit qu’il présente, conformément au désir de la Commission plénière, une liste des monuments et souvenirs parisiens, qu’il y a lieu de surveiller et de proposer — au moins pour un certain nombre — pour le classement, afin d’assurer leur conservation.

M. Formigé rappelle qu’il a dit à la Commission que le classement des propriétés particulières ne pouvait avoir lieu qu’avec le consentement des propriétaires ; or ceux-ci — et cela se conçoit — montrent peu d’empressement à se laisser imposer des servitudes embarrassantes.

M. Laugier répond qu’il ne s’agit pour l’instant que de la préparation d’une liste sur l’étude de laquelle la Commission pourra émettre tels vœux qu’il lui conviendra.

Voici cette liste :

L’hôtel de Sens.

M. Selmersheim dit que l’hôtel de Sens a été classé, puis déclassé à la demande du propriétaire à cause des charges créées par le classement. Il est inutile aujourd’hui de revenir sur cette question.

M. Laugier rappelle que l’hôtel de Sens a été considéré à la dernière séance par la Commission comme devant être classé en première ligne, il ajoute que M. Bunel a fait une intéressante communication à la dernière séance au sujet des gargouilles de cet hôtel.

M. Alfred Lamouroux rappelle la proposition présentée par M. Villain, pour que la Ville participe dans une proportion raisonnable aux travaux ayant pour but d’empêcher la chute des eaux à l’extérieur. Il y aurait peut-être utilité de s’occuper de ces réparations avant de parler du classement ; l’on pourrait alors prier M. le Préfet de faire pressentir le propriétaire sur les moyens d’établir des tuyaux à l’intérieur afin de conserver les gargouilles.

M. Bunel dit que c’est le seul monument de Paris qui jette ses eaux de pluie sur la voie publique.

M. Wiggishoff observe qu’il faut tout d’abord détourner l’eau.

M. Bunel ajoute que la dépense de ce chef serait minime et qu’elle atteindrait à peine 3 ou 400 francs.

M. le Président présente la proposition restreignant pour l’instant la question à des négociations à entamer par l’Administration avec le propriétaire pour détourner l’eau, afin de sauver les gargouilles.

Cette proposition est adoptée et envoyée à l’Administration pour exécution.

Le vœu de classement, adopté à la dernière séance, est ratifié.

M. Laugier reprend la liste :

Imprimerie nationale (propriété de l’État, ancien hôtel de Rohan).

Musée Dupuytren (propriété de l’État, ancien réfectoire des cordeliers).

Palais-Royal.— Palais-Royal proprement dit : galerie d’Orléans, galerie des proues, reste de l’ancien palais de Richelieu[1] (propriété de l’État.

Adopté.

Les trois galeries dites du Palais-Royal, œuvre de l’architecte Louis.

Proposition réservée.

Hôtel Scipion (propriété de l’Assistance publique). Reste très intéressant de l’ancien

  1. Les proues de pierre sculptées, au rez-de-chaussée de cette galerie, dans une cour du Palais-Royal, rappellent le souvenir du cardinal, grand maître et surintendant général de la navigation.