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les pouvoirs publics, les métiers pour le développement desquels ces écoles ont été créées, et que cet enseignement, à la fois théorique et pratique, ne soit pas, dès le début, trop spécialisé, mesures au reste en vigueur dans les règlements des écoles municipales professionnelles de Paris.

Le Congrès a ensuite émis le vœu que, en projetant et en exécutant de nouveaux quartiers de villes, les municipalités se laissent guider, plus encore qu’elles ne l’ont fait jusqu’ici, par des considérations artistiques, et que, dans leurs plans d’agrandissement de quartiers, elles conservent les monuments anciens.

Et le Congrès a ajouté que, dans l’aménagement des quartiers anciens des villes, il convenait, si l’on doit élargir certaines rues, de réaliser cet élargissement en respectant, dans toute la mesure du possible, les irrégularités de largeur et de direction des rues, et que les expropriations, pour le tracé des voies nouvelles, devaient se faire, le plus généralement possible, par zone, en assurant toujours la conservation des édifices du passé ; vœux que le Congrès, dans son assemblée générale de clôture, a encore complétés en votant cet amendement proposé par MM. Bernaert et Léon Bourgeois :

« Les municipalités ne se préoccuperont plus qu’accessoirement des alignements géométriques, la conservation d’édifices publics ou des maisons artistiques suffisant pour justifier les irrégularités de direction ou de largeur de certaines rues. »

Le Congrès a, de plus, sur la proposition de la 3e section, émis le vœu de voir créer des musées-laboratoires de matériaux de construction et de décorations ; mais vous penserez, j’espère, que le Congrès n’eût-il, dans une pensée de respect du passé et de conservation des richesses archéologiques et historiques de nos villes, que fourni aux administrations une force de plus pour résister aux partisans de la ligne droite quand même et empêcher à l’avenir de voir mutiler l’abside d’une église, monument historique, pour créer un débouché en ligne droite à une gare de chemin de fer, il y aurait encore eu lieu de le réunir et qu’il faut féliciter ses organisateurs de la bonne marche et du succès de cette première session du Congrès international de l’art public.

À la France, à la Ville de Paris surtout et aux sociétés ou aux commissions qui, comme celle du Vieux Paris, s’intéressent aux questions d’art public à préparer, dès maintenant, le deuxième Congrès international de l’art public qui se tiendra à Paris pendant l’Exposition universelle de 1900 et à ménager, à nos hôtes de Belgique d’abord et du monde entier ensuite, une semaine de travaux et d’intelligentes récréations comme celle que nous avons passée à Bruxelles au mois de septembre dernier.

10 septembre 1898.
Signé : Charles Lucas. »


Vœux adoptés par le premier Congrès international de l’art public.
première section. — l’art public au point de vue législatif et réglementaire.

Il y a lieu pour les pouvoirs publics d’intervenir en matière d’art public et le Congrès émet le vœu que dans chaque pays l’autorité arrête, dans ce but, les mesures les plus efficaces, en tenant compte des circonstances et de la législation locales.

Il y a lieu de combattre légalement les excès de la réclame de mauvais goût qui dépare l’aspect des villes et des campagnes.

Le Congrès se prononce en faveur de l’application aux enseignes et affiches du timbre de dimension.


deuxième section. — l’art public au point de vue social.

1. Création, dans chaque pays, d’un Office national où seraient centralisés les projets des travaux publics et où serait dressé le catalogue des monuments dont l’érection est réclamée soit par des comités locaux, soit par des personnes isolées, lequel, sans prendre d’engagement d’aucune sorte, fournirait ainsi aux artistes, en peine de sujets, des motifs de travail.

Les listes des monuments désirés, avec programmes des conditions de leur exécution, seraient publiées dans un annuaire ou bulletin périodique spécial répandu le plus possible parmi les artistes.