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Dans plusieurs réunions savantes et notamment dans les congrès tenus à la Sorbonne sous les auspices du Ministère de l’Instruction publique, j’ai successivement établi, depuis dix ans, que François Blondel, né à Ribemont (Aisne), le 15 juillet 1618, fut successivement ingénieur militaire et maritime, maréchal de camp dans l’armée de terre et commissaire général dans la marine, cartographe aux îles Antilles, chargé de missions diplomatiques en Danemark, en Prusse et à Constantinople, conseiller du Roi en ses conseils, littérateur, savant et collectionneur émérite, professeur de mathématiques du dauphin, lecteur au Collège de France, membre de l’Académie des sciences, premier directeur et professeur à l’Académie royale d’architecture, enfin l’auteur de monuments imposants, de plans de villes et de remarquables ouvrages traitant des matières les plus diverses.

Il suffira de rappeler ici que François Blondel fit, en 1673, élever à Paris la porte Saint-Denis et que, en 1676, il fit dresser, sous sa direction, par Pierre Bullet, son élève, le plan de Paris donnant le tracé et l’amorce des grands boulevards, aujourd’hui boulevards intérieurs, qui conduisent de la place de la Bastille à cette même porte Saint-Denis.

Quant à Charles Garnier, dont tous les architectes se préparent à honorer la mémoire et pour lequel est demandée une plaque commémorative comme pour François Blondel, il serait superflu de redire ici que Charles Garnier, né à Paris rue Mouffetard, 264, le 6 novembre 1825, consacra quinze années de sa vie à faire édifier, à la suite d’un brillant concours, le nouvel Opéra de Paris et que, plus que tout autre artiste peut-être et notamment à la Société des amis des monuments parisiens, il fit preuve d’affection pour les beautés de Paris et s’éleva toujours avec indignation contre toutes les tentatives, entre autres l’abus des affiches, qui pourraient altérer cette beauté.

Malheureusement il est plus que probable — comme nous avons pu nous en assurer avec notre confrère M. Charles Sellier, l’un des secrétaires de la Commission du Vieux Paris — que la maison portant en 1825 le no 264 de la rue Mouffetard et que l’on peut identifier, comme emplacement, avec la maison portant actuellement le no 32 de l’avenue des Gobelins, n’est plus celle où naquit Charles Garnier ; aussi proposons-nous de placer une plaque commémorative de ce grand architecte sur la maison boulevard Saint-Germain, no 90, maison qu’il habita pendant plus de trente années et où il est mort le 3 août 1898.

Si la Commission veut bien prendre en considération la double proposition que nous avons l’honneur de lui soumettre, nous la prierons de la renvoyer, avec avis favorable et par les soins de son bureau, au Comité des inscriptions parisiennes qui, seul, a qualité pour prendre une décision conforme et en assurer l’exécution.

Paris, le 6 octobre 1898.

Charles Lucas. »

M. Quentin-Bauchart appuie la proposition de M. Ch. Lucas et son renvoi au Comité des inscriptions parisiennes, mais il demande que la plaque porte le lieu de naissance de Blondel, qui est Ribemont, dans le département de l’Aisne.

M. Edgar Mareuse appuie également la proposition de M. Ch. Lucas et aussi celle de M. Quentin-Bauchart. Il croit devoir faire remarquer, cependant, que le Comité n’est pas d’avis de faire graver sur les plaques les lieux de naissance des personnes qui ne sont pas nées à Paris, de même qu’il ne décide la pose d’une inscription commémorative que cinq ans au moins après la mort.

La proposition de M. Ch. Lucas est renvoyée au Comité des inscriptions parisiennes.


Premier Congrès international de l’art public, à Bruxelles, en septembre 1898.


M. Charles Lucas, délégué de la Commission du Vieux Paris au premier Congrès international de l’art public qui s’est tenu à Bruxelles dans les derniers jours du mois de septembre, demande à remettre à la prochaine séance le compte rendu qu’il doit faire de ce congrès, se bornant aujourd’hui à annoncer que, sur la proposition de M. Lampué, vice-président du Conseil municipal de Paris et l’un des délégués de ce Conseil, proposition appuyée par M. Aug. Beernaert, ministre d’État de Belgique, président du Congrès, et reprise en assemblée générale de clôture par M. Léon Bourgeois, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts de France, le deuxième Congrès international de l’art public aura lieu à Paris pendant l’Exposition universelle internationale de 1900.

Les questions d’intervention des pouvoirs publics en matière d’art public, d’enseigne-