production de leurs titres, les savants travaux de M. Charles Magne.
Cet archéologue émérite s’est fait — à l’instar de son ami Eugène Toulouze — l’explorateur du sommet et des versants du « mons Lucotitius », dont le sol recèle, on le sait, de nombreuses épaves des populations qui, depuis les temps préhistoriques, gaulois, romains, gallo-romains, francs, etc., jusqu’à nous, ont habité ces parages. Et les objets divers par lui recueillis dans les fouilles, patiemment suivies, ont été étiquetés avec soin et méthodiquement classés, ce qui a permis au collectionneur de dresser l’inventaire de ses richesses en le disposant par rues, et même par numéros de maisons, avec un plan indicatif des emplacements explorés et les dates des découvertes décrites. Ce Répertoire est assurément un document fort intéressant pour l’archéologie parisienne, au point de vue des justifications matérielles qu’elle peut produire.
Et — pourquoi ne le dirais-je pas ? — le vœu de M. Charles Magne comme le mien, car nous sommes tous deux partisans de la localisation des trouvailles, serait que, lorsque M. Magne consentirait à se démunir de sa riche collection, elle puisse être conservée sur la butte Sainte-Geneviève elle-même, dans un musée local (d’arrondissement), si le maire du Ve arrondissement pouvait disposer du moindre emplacement pour cette destination. À défaut de ce musée, cette collection d’objets antiques mériterait bien de se voir réserver une place spéciale dans l’une des vitrines du musée municipal Carnavalet. Elle est, en effet, de celles que la Commission du Vieux Paris doit convoiter pour compléter ses preuves d’honneur de la vieille cité.
Les spécimens de céramique parisienne au moyen âge (XIIIe siècle) choisis par M. Magne dans sa collection. nous initient aux pratiques funéraires comme à la vie domestique de nos pères. On remarquera surtout le grand vase orné de dessins quadrillés, probablement unique en son genre.
M. Charles Magne devait, naturellement, s’intéresser aux fouilles et découvertes faites au pied du mur d’enceinte de Philippe-Auguste lorsqu’un tronçon de ce mur a été mis à découvert par la construction de la maison d’angle de la rue Clovis et de la rue du Cardinal-Lemoine. Ses relevés géométraux du mur, du bas-rempart, du fossé, faits en coupe et en élévation, montrent exactement quelle était l’ancienne fortification dite de Philippe-Auguste. Chaque couche du terrain creusé a fourni son appoint d’objets antiques ou du moyen âge et du XVe au XVIIIe siècle, pieusement recueillis.
Les publications de M. Charles Magne devront enrichir la série archéologique de la bibliothèque du musée Carnavalet.
M. Alfred Lamouroux remercie, au nom de la Commission, M. Jules Périn de ses intéressants rapports en laissant à l’auteur des ouvrages communiqués la responsabilité de ses appréciations personnelles, puis il donne connaissance des travaux et communications de la 1re Sous-commission.
1° Changement des noms des rues et du numérotage des maisons.
Il est nécessaire que la 1re Sous-commission soit informée de ces changements, afin de rectifier les fiches d’inventaire au fur et à mesure des modifications.
M. Mareuse dit que, pour les changements anciens, ce travail a été soigneusement établi et publié par l’Administration, dans la Nomenclature des voies publiques et privées.
M. Alfred Lamouroux répond que la proposition de la Commission envisage les changements futurs.
Cette proposition est acceptée et renvoyée à l’Administration.
2° Inventaire des œuvres d’art et des souvenirs historiques dépendant de l’Assistance publique.
M. Alfred Lamouroux informe la Commission que M. Breuillé a bien voulu, d’accord avec M. Lucipia, porter la question devant le Conseil de surveillance de l’administration de l’Assistance publique et qu’il y a tout lieu d’espérer qu’une solution favorable sera donnée prochainement.
M. le Président insiste sur la nécessité de procéder à un inventaire descriptif et de provoquer des mesures de conservation ; il appelle notamment l’attention de M. Cain sur les objets réunis à la Pharmacie centrale.
M. Cain dit que des pourparlers avaient déjà été entamés avec M. Peyron, ancien directeur de l’Assistance publique, lequel était favorable à l’idée de la centralisation au musée Carnavalet des objets d’art appartenant à l’Assistance publique, en y mettant comme condition l’aménagement d’une salle spéciale dépendant de son administration.
M. le Président dit que les objets que l’on