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un même local, afin d’en faciliter l’étude. Il cite les trois autels actuellement au musée de Cluny qui proviennent des fouilles de la Cité et qui devraient être transportés à Carnavalet ; de grands dérangements et de grandes pertes de temps pourraient ainsi être évités aux personnes qui s’occupent de ces questions.

M. Laugier constate que la même observation pourrait être faite au sujet des plans en relief de Paris déposés au musée des Invalides et que peu de personnes connaissent malgré leur grand intérêt. Parmi ces plans, on peut remarquer celui du boulevard du Temple, en 1835, au moment de l’attentat de Fieschi ; celui de la place de l’Hôtel-de-Ville en 1830 et celui de la place Vendôme, au moment de la rentrée des troupes de la campagne d’Italie, en 1859.

Il ajoute que ces plans devraient incontestablement être au musée Carnavalet.

M. Bruman, secrétaire général, fait connaître que ces plans ont été demandés à l’État, mais que celui-ci, par crainte de demandes semblables qui pourraient lui être faites par d’autres villes de France, s’est vu dans la nécessité de les refuser au musée Carnavalet.

M. Georges Cain, conservateur du musée Carnavalet, ajoute qu’il demandera l’autorisation d’en faire prendre des copies, en déplorant toutefois que M. le Ministre de la Guerre refuse à la Ville le prêt de ces pièces d’un intérêt si grand pour l’histoire de Paris.

M. Georges Villain demande l’autorisation d’adresser à M. le Préfet de la Seine une question qui sort un peu des attributions de la Commission, mais qui doit néanmoins l’intéresser.

Il s’agit de la convocation de la Commission chargée d’étudier les voies romaines du département de la Seine. Cette Commission, dont les travaux pourront être utilement consultés par la Commission du Vieux Paris, n’a pas encore été convoquée. Il demande à M. le Préfet de la Seine de vouloir bien la réunir le plus rapidement possible.

M. le Président, préfet de la Seine, répond qu’il fera le nécessaire pour donner satisfaction à M. Georges Villain.

M. Quentin-Bauchart demande à la Commission de vouloir bien décider que le fronton du palais de l’Industrie sera conservé et que les parties préalablement divisées en seront déposées dans les squares et dans les jardins publics ; au parc Monceau, par exemple.

Il ajoute que ce motif sculpté a bien le caractère de l’époque pendant laquelle ce palais a été construit. Ce. fragment, qui appartient encore au Paris moderne, rappellerait plus tard le premier palais des expositions universelles.

Cette proposition est renvoyée à la 1re Sous-commission.

M. Laugier, rappelant l’intéressante question développée par M. Georges Villain, à la tribune du Conseil municipal, sur la situation de l’église des Arts-et-Métiers par suite des alignements de la rue Réaumur, demande à M. le Préfet de la Seine où en sont les négociations entamées avec l’État pour la conservation de la partie de cet édifice dite tour du Prieuré.

M. le Président répond que des négociations ont été engagées par son administration ; il ajoute qu’il informera la Commission dès qu’une solution sera intervenue.

M. le Préfet constate que tous les vœux présentés par les trois Sous-commissions ont été adoptés ; leur réalisation sera poursuivie par MM. les chefs de service, auxquels des extraits du procès-verbal seront adressés pour chaque cas.

M. Alfred Lamouroux tient à reconnaître hautement la bonne grâce et l’empressement, absolument dignes d’éloges, que tous les fonctionnaires de la Ville et de l’État, avec lesquels il a été nécessaire de se mettre en rapport, ont témoignés vis-à-vis de la Commission ; il les remercie donc très chaleureusement de l’aide et de l’intérêt qu’ils apportent ainsi à tout ce qui touche l’histoire de notre grande cité.

La séance est levée à six heures et demie.