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Prière

 
Et puis, si j’ai soif de tendresse,
Ou si j’ai faim d’une caresse,
Et si mes sens en sont brisés,
Je n’aurai, pour vaincre ma peine,
Ni ta vivifiante haleine,
Ni tes réconfortants baisers.

Mais ta chère âme transformée,
N’est plus chrysalide enfermée
Dans une enveloppe de chair,
Et, peut-être, voltige-t-elle
Invisible, immatérielle,
En le mystérieux Ether !

Petite âme de ma maîtresse,
Sur l’Océan de ma détresse,
De ma barque sois le nocher,
Et ma vie ainsi protégée,
Atteindra son fier apogée
Sans se briser contre un rocher !


Publiée avec l’autorisation de MM. RICORDI et Cie, éditeurs, 62, boulevard Malesherbes, Paris. Tous droits de traduction et reproduction réservés pour tous pays.