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Le Silence







  
Au fond de mon âme abattue,
Toute voix humaine s’est tue,
Voix de joie et voix de douleur ;
Car, enfanté par le malheur,
Le silence, oiseau des ténèbres,
Impérieux, comme un vainqueur,
Couvre de ses ailes funèbres
Le labyrinthe de mon cœur.


Et pieusement je regarde
Celle qui, sous ma sauvegarde,
Repose dans l'Éternité.
Puis, vaincu par la majesté
Qui se dégage du silence
En de mystérieux parfums,
Je m’agenouille, prie et pense
À la splendeur des ans défunts.