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L’Amante







Oiselet d’amour et fleur de souffrance,
L’amante repose en notre nid nu,
Le mal qui réside en son corps menu
A mis à son front le charme ingénu
Qui l’auréolait aux jours de l’enfance ;
Sa voix a repris ses sons veloutés,
Son œil recouvré sa douceur d’aurore ;
Et voici renaître au seuil incolore
De sa lèvre aimée, une auguste flore :
Celle des sourires et des gaîtés.


Las ! pourquoi luit-il sur son cher visage
Ce reflet pâli du passé lointain ?
En ce renouveau du geste enfantin
Faut-il découvrir d’un malheur prochain
Le mystérieux et fatal présage ?