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Chansons vécues







   
Le soleil se meurt, le jour agonise ;
Cédons, mon aimée, au charme imprécis
Dont le crépuscule, en tombant nous grise,
Comme d’un parfum de rêve indécis.


C’est l’heure, à la fois douce et douloureuse,
Où l’esprit retourne aux passés lointains,
Où le cœur se plonge en la mer heureuse
Où sont engloutis les jolis matins.


C’est l’heure où renaît la peine secrète
Qui change en regret l’âpre souvenir,
Où la peur se glisse en l’âme inquiète
Pour y présager l’obscur avenir.