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Chansons vécues







    
Aux bois rajeunis par le clair printemps,
Les violettes naissent ;
Mais les doigts cruels des amants constants,
Hélas ! ne les y laissent
Fleurir et fleurer que de courts instants !

Aux nids merveilleux par des seins formés,
Les violettes meurent ;
Car les doigts jaloux des êtres aimés,
Doucement les effleurent :
Calices défunts, vous voici fermés !

Entre les feuillets des livres jaunis,
Les violettes dorment ;
Sous les doigts pieux des amants unis,
Les mortes se transforment
En symboles chers des bonheurs finis !


Publiée avec l’autorisation de G. RICORDI et Cie, éditeurs, 62, boulevard Malesherbes, Paris.