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Chansons vécues


C’est près des chenets, quand la flamme y tremble
Comme un feu follet sur le passé mort,
Qu’aux amants vieillis, mais point las, il semble
Exquis d’évoquer le charme qui dort
En le lointain gris des ans, où le sort
Leur permit de vivre et d’aimer ensemble.



Nous avons gravi tous deux, côte à côte,
Ta petite main captive en ma main,
La cime d’amour si belle et si haute.
Nous ne sommes pas au bout du chemin ;
Qui sait ce que nous trouverons demain
Sur l’autre versant de la sainte côte ?



Achèverons-nous en commun la route
Qui mène au pays jamais dépassé
Où la vérité triomphe du doute ?
Ou bien l'un de nous, meurtri, harassé,
S’arrêtera-t-il au bord du fossé
Avant d*avoir pu la parcourir toute ?