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Chansons vécues







  
L’ennui lourdement pèse sur mon âme.
L’ennui, ce bourreau des cœurs angoissés,
L’ennui, ce tyran des cerveaux lassés,
L’ennui, ce sucube au baiser infâme,
Qui met un linceul aux corps harassés.


L’ennui rend mortelle et sinistre l’heure.
Par lui, tout effort est stérile et vain ;
Toute volonté se glace en chemin ;
Tout désir est nul, tout espoir est leurre,
Et tout souvenir se change en chagrin.


L’ennui lourdement pesant sur mon être,
Inonde mon cœur, qu’il broie et dissout,
Du breuvage amer de l’impur dégoût ;
Puis, tel un hibou que la nuit fait naître,
Crie en mon esprit le néant de tout.