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Promenade en Mer


Écoute : on dirait des voix caressantes
D’amantes clamant, en un divin chœur,
Le charme ingénu des amours naissantes
En un jeune cœur.



Écoute : on dirait des voix violentes
D’amantes hurlant, en un fou transport,
L’horrible beauté des amours sanglantes
Dont se rit la Mort.



Écoute : on dirait des voix résignées
D’amantes pleurant, en leurs oraisons,
Défuntes amours, douleurs dédaignées,
Viles trahisons.



C’est l’amour, vois-tu, qu’en sa liturgie
L’Océan exalte éternellement,
L’amour dont la blanche ou noire magie
Rend sage ou dément.