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Chansons chimèriques


Gazouillez, moineaux, pour le cher poète
Qui chanta Jeunesse, Amour et Beauté,
Sur le luth d’argent par Phébus prêté
Aux bardes joyeux de l’humaine fête ;
Pierrots, gazouillez pour ce vieil ami
Dont l’âme accordée, au LA des folies,
Vibra sous l’archet des mélancolies
Lorsqu’il célébra la mort de Mimi !


Lancez librement vos superbes odes
En le vieux jardin où, par votre voix,
S’arrêtent charmés manants et bourgeois,
Jolis moineaux francs, merveilleux rapsodes.
En ce siècle abject de servilité,
Vous êtes les seuls vrais fils de Bohême
Chantant fièrement le divin poème
De l’indépendance et de la gaîté !



LAURENS, éditeur, rue Richelieu, 18.