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Fête des Morts







Au fond d’un vieux coffret empli
De dépouilles de toutes sortes,
J'ai saintement enseveli
Les restes de mes amours mortes,
Et par an, je consacre un jour,
Selon les rites de l’église,
À solenniser à ma guise
La « fête des Morts » de l’amour.


Et solitaire en mon logis,
Devant mon vieux coffret que j’ouvre,
Tombeau des amoureux débris,
Pieusement je me découvre ;
Puis, de mes pleurs prompts à jaillir,
Dévotieusement j’arrose
L’étroite fosse où je dépose
Les pâles fleurs du souvenir.