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Chansons chimèriques


À cette mystique allégresse,
Antithèse de ses douleurs,
Le chemineau, les yeux en pleurs,
Sur ses genoux meurtris s’affaisse,
Et de ses lèvres, que la foi,
Malgré le vent glacé, desserre,
Monte l’encens d’une prière
Vers le trône du divin Roi.


« Petit Noël, la nuit est froide
Et je n’ai bourse ni logis.
En le lieu triste où je gémis
Viens et ranime mon corps roide.
Je suis le gueux qu’ont repoussé
Ceux pour qui la misère est crime.
Je suis l’éternelle victime
Expiatoire du Passé.


Fais, ô Noël, que j’entrevoie
La douceur de vivre, et permets
Que je ne sois point à jamais
Sevré de toute humaine joie.