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Chansons chimèriques


Donc, ô Saint-Esprit, si la fantaisie
Vous prend d’explorer ce dédale humain,
Je tiens par respect et par courtoisie
À vous escorter en ce long chemin ;
Car j’ai ferme espoir qu’au bout du voyage,
Comme don d’adieu, vous aurez le soin
De tirer pour moi de votre bagage
L’esprit qui me manque et dont j’ai besoin.


Visitez d’abord les âmes des femmes,
Pour y taire avec générosité
Descendre parmi des langues de flammes,
Ô grand Saint, l’esprit de fidélité ;
Et quand vous aurez vu les cœurs des belles,
Ne vous donnez point le rude embarras
De chercher à voir aussi leurs cervelles :
C’est fort inutile ; elles n’en ont pas.


Lors, allez de là, porter aux poètes
L’esprit précieux de sincérité,
Et distribuer à leurs interprètes
Celui de pudeur et d’humilité ;