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Chansons chimèriques


J’ai regardé longuement
Ces souvenirs disparaître,
Et senti dans tout mon être
Comme un lent déchirement ;
Car j’ai vu, non sans tristesse,
En cette ultime caresse
Que leur accordait le feu,
Un dernier baiser d’adieu
À ma défunte jeunesse.

J’ai vu, dans l'envolement
De la funèbre fumée,
Le portrait de chaque aimée
Surgir symboliquement ;
Et j’ai cru vraiment entendre
Chaque ombre, d’une voix tendre,
Dire ces mots tour à tour :
« Amour est mort ! Vive amour
Qui va naître de sa cendre ! »


Reproduction autorisée par G. ONDET, éditeur, 83, faubourg Saint-Denis, Paris. — Prix : pour chant seul, o fr. 35 ; avec accompagnement de piano, 1 fr.