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notes d’un condamné politique.

coup au récit de huit années de misères et de souffrances de toutes sortes ; mais pour moi, ce n’est pas sans un grand charme que je les repasse souvent dans ma mémoire… Mes motifs étaient purs et sans arrière-pensée, je n’ai été ni lâche ni cruel, je n’ai point manqué à l’honneur ; j’ai souffert avec patience, et, si je sens quelquefois de l’indignation, à coup sûr je puis me rendre cette justice que je n’ai point de haine.

J’offre à Dieu mes malheurs comme expiation ; à mon cher pays je les offre comme preuve de l’amour que je lui ai toujours porté et que je lui porte encore. Les lignes qui précèdent feront voir au peuple et aux jeunes gens le danger des entraînements d’un patriotisme qui ne raisonne pas, aux gens qui commandent dans un âge avancé, toute la responsabilité qui pèse sur ceux qui poussent aux soulèvements populaires.