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XXVI

À LONDRES.


Chacun s’empressa de prendre terre ; nous descendîmes, mon protecteur M. Mesnier, madame Mesnier et moi, dans un hôtel que mon généreux protecteur connaissait. Je me répandis en remerciments, offerts du plus profond de mon cœur, à mon bienfaiteur et à sa noble compagne, et leur offris de les servir à Londres si quelqu’affaire pouvait leur rendre mes services désirables. M. Mesnier n’avait pas besoin de moi ; mais j’avais encore plusieurs jours à jouir de leur aimable compagnie. Que Dieu les récompense de m’avoir rendu mon pays et d’avoir mis, dans cette œuvre de charité, des procédés si nobles et si délicats !

Je n’eus rien de plus pressé, en ce qui me concernait, à mon arrivée à Londres, que de m’informer de l’endroit où je pourrais trouver les secours expédiés du Canada pour le retour des exilés politiques. Je ne savais où aller, à qui parler, dans cette immense confusion qui s’appelle Londres, où chacun semble poursuivi par le démon de la convoitise et n’avoir pas une minute à donner au prochain. Dans cette perplexité, je résolus de m’adresser à M. Roebuck, l’illustre membre des Communes d’Angleterre, dont le zèle pour les intérêts canadiens m’était connu. J’allai donc à son bureau ; mais la per-