Page:Premier recueil de diverses poésies tant du feu sieur de Sponde que des sieurs Du Perron, de Bertaud, de Porchères et autres, non encor imprimées, recueillies par Raphaël Du Petit Val, 1604.djvu/33

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Entortilla les nœuds de vostre autre amitié.

Confessez franchement, vous qui sentez ces peines
Et le cruel malheur de vos afflictions,
Qu'en matiere d'Amour les offences certaines
Sont certaines aussi de leurs punitions.

Toutesfois, vostre mal seul tous mes maux excede,
Et je vous plains encor ne fust-ce que ce point,
Qu'à tout le moins pour moy vous sçavez le remede
Mais pour vous mesme, helas ! vous ne le sçavez point.

Peut estre que changeant encore de courage
Vos malheurs envers vous se pourroyent bien changer,
Et que ne trouvant point de sujet davantage
La jalousie aurait honte de me venger.

Je le crois pour le moins, & faites-vous l'espreuve
D'autant plus librement qu'il est plus deffendu,
L'attente ennuye bien, mais à la fin on treuve
Qu'un bien fait à propos ne peut estre perdu.


Sur la mort du B.D.F.
STANCES :


Braves enfans de Mars, nourrissons de Bellonne,
Qui portez dans vos mais les glaives tous sanglans
Dont vous perçez le dos, l'estomac , & les flancs
A ces cruels voleurs des lys de la couronne.

Et vous mon Roy, premier de rang & de courage,
Ame de tous ces corps qui vous vont tous fuyant,
Le tonnerre, & l'esclair, & le foudre, & le vent,
A qui l'Europe un jour doit un entier hommage.

J'apprestois des lauriers pour ceindre vos victoires