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(Voici le texte chinois et la transcription de cette curieuse chanson, en quatre strophes de deux vers, de chacun six syllabes, et rimant ensemble :


1   天有心。記不錯 Thién yeôu sin ; ki pou thso ;

Coelum habet cor ; memoria (ejus) non errat ;

善是善。惡是惡 Chén chi chén ; ’o chi ’o ;

Virtus est virtus ; malum est malum.


2   天有口。不說話 Thién yèou keôu ; pou chouë hoa.

Coelum habet os ; non loquendo loquitur.

喜不笑。怒不罵 hi pou siâo ; nou pou ma.

Lætus, non ridet ; iratus, non objurgat.


3   天有眼。認得人 Thién yeôu yèn ; jen te jin.

Coelum habet oculos ; benè cognoscit homines.

假是假。真是真 Kià chi kià ; tchin chi tchin.

Falsum est falsum ; verum est verum.


4   天有耳。聽得見 Thien yèou eûlh ; thing i xién ;

Cœlum habet aures ; audiendi facultate percipit.

任你言。你不厭 Jén ni yén ; thâ pou yen.

Ad libitum tu loqueris (ei) ; illud non impedit.)


J’ajoute que l’empereur régnant, dans les belles instructions qu’il donne fréquemment à ses peuples, tire tous les motifs qu’il leur apporte de la doctrine renfermée en abrégé dans les neuf articles précédents. Si le peuple était idolâtre et le mandarin athée, ne serait-ce pas une espèce de folie à