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vérité même, c’est dire que sa raison est très-solide et que sûrement il n’erre jamais. Dire qu’on le craint parce qu’il n’a aucun égard pour personne, c’est dire qu’il n’a point d’affection déréglée ; il est la justice même, et on ne se moque pas impunément de lui. Enfin dire qu’il est éternel, immuable, incompréhensible, c’est apporter la raison pourquoi il est tsoung ming [souverainement intelligent et pénétrant]. »

Tsaï Kieou-fong dit aussi « que le Ciel entend tout et voit B tout, parce qu’il est infiniment juste[1]. »

Les commentaires Ge-kiang [explications journalières] ne parlent pas avec moins de clarté et moins de force :

« Le Ciel est élevé au-dessus de tout ; il est simple, il est juste, il est esprit, il est intelligence ; sans avoir besoin de regarder, il voit tout ; non-seulement dans ce qui est public, comme l’administration de l’empire bonne et mauvaise, et ce qui rend le peuple heureux ou malheureux ; rien ne lui est caché. Mais même dans les réduits les plus obscurs et dans le plus secret des maisons, lorsqu’on croit n’être vu ni entendu de personne, le Ciel entend tout, voit tout ; il éclaire tout, il examine tout, sans que rien puisse lui échapper. »

Tsaï-chin, surnommé Kieou-fong, est un des principaux disciples de Tchou-hi qui lui laissa le soin de commenter le Chou-king. (Pr.) C’est le même commentateur dont nous avons rapporté diverses explications. Voici comment nous avions traduit le passage, cité ici par le P. Prémare, dans nos Livres sacrés de l’Orient, p, 80, note 3.

« Il n’est rien que le Ciel n’entende, il n’est rien qu’il ne voie. Il a un sentiment de justice qui s’étend à runiversalité des êtres ; voilà tout. »

Voici le texte chinois très-remarquable :

[] Thién tchi thoûng ming. woû ssô pou wen ;

Cœlum hoc intelligens clarus : non (est) id-quod non audit :

[] weï sso pou kien : woû thâ. Tchi koûng

non (est) id-quod non videt ; non aliud. Maximè Justus

[] eûlh i.

et nihil-amplius. (G. P.)

  1. Tsaï-chin, surnommé Kieou-fong, est un des principaux disciples de Tchou-hi qui lui laissa le soin de commenter le Chou-king. (Pr.) C’est le même commentateur dont nous avons rapporté diverses explications. Voici comment nous avions traduit le passage, cité ici par le P. Prémare, dans nos Livres sacrés de l’Orient, p, 80, note 3.
    « Il n’est rien que le Ciel n’entende, il n’est rien qu’il ne voie. Il a un senti » ment de justice qui s’étend à l’universalité des êtres ; voilà tout. »