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faisons est écrit dans le cœur du Seigneur suprême 1. »

Tchou-hi s’explique ainsi sur ce passage :

« Ce Ciel sait le bien et le mal que nous faisons, comme s’il avait écrit tout cela sur un registre exact. Si vous faites quelque bonne œuvre, cela est écrit dans le cœur du Seigneur. Si j’ai commis quelque péché, le Seigneur a aussi écrit cela dans son cœur 2. »

1 Voici le texte chinois du passage cité, qui se trouve dans le discours que Tching-thang tient à ses grands vassaux réunis pour le reconnaître en qualité de roi, 1766 avant notre ère :

[] Eûlh yèou chén tchin fe kàn pi tsout

(Si) vos habeatis virtutes, ego non audeo operire ; (si) culpam

[] thang tchin koûng fe kàn tséu ché, wèï

suffero, ego propriâ-personâ non audeo mihi parcere ; solum,

[] kièn tsai châng ti tchi sin.

tabulæ (ubi scribuntur) sunt supremi imperatoris » corde.

Le P. Gaubil a traduit ainsi ce passage ;

« Si vous faites quelque chose de louable, je ne puis le cacher ; et si je tombe dans quelque faute, je n’oserai me le pardonner. Tout est marqué distinctement dans le cœur du Chang-ti. » Et il ajoute en note : « Le fameux Tchou-hi dit que le Ciel connaît le bien et le mal que nous faisons ; que ce bien et ce mal sont dans le cœur du Chang-ti, comme dans un rôle ou livre de compte. Le Chang-ti est supposé la même chose que le Ciel. Ceux qui cherchent en Europe à se mettre au fait de ce que les Chinois ont pensé sur le ciel ou le Chang-ti, peuvent s’en rapporter à des passages clairs, pareils à ceux-ci, soit pour le texte du livre même, soit pour les textes des interprètes anciens et modernes. » (G. P.)

2 [] Chen iû tsôui, thiên kidl tchi tchi. jou

Virtus simul-ac culpa : cœlum omnino noscit illa ; sicut

[] kièn- tièn sou kouo siâng-

suamet-facta-examinans, numerat (nota prœteriti)

[] ssé. Eûlh tchi yéou chèn yi

similitudinem-habuerunt. Vos (si) illas habeatis virtutes etiam